Si c'est validé par l'autorité de sûreté compétente, il n'y a aucune raison que cela ne le soit pas.
À ces raisons structurelles s'ajoute un phénomène conjoncturel, lié d'une part à l'accident de Fukushima, qui a conduit plusieurs pays, en particulier l'Allemagne et bien sûr le Japon, à prendre la décision d'arrêter des centrales, d'autre part à l'émergence du gaz de schiste aux États-Unis, qui a modifié l'équation économique du marché électrique : les centrales américaines les plus anciennes, qui auraient eu besoin d'engager de lourds travaux de mise à niveau, hésitent maintenant à le faire, l'investissement risquant de n'être pas rentable.
On évoque souvent dans la presse plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le marché mondial du démantèlement, mais il faut là encore relativiser : cette somme correspond à une activité étalée sur plusieurs dizaines d'années. Par exemple, sur le site de Sellafield, au Royaume-Uni, le plan de démantèlement court jusqu'à 2100 – mais il est vrai que c'est un cas particulier. Le démantèlement des installations du cycle du combustible dure en général plus longtemps que celui des réacteurs.
Si l'on transpose en flux annuels les dizaines de milliards des projets identifiés, le marché réel est bien plus réduit, d'autant que, comme je l'ai dit, 40 à 60 % des coûts provisionnés ne sont pas accessibles aux industriels, mais sont consommés par le site lui-même ou par la gestion des déchets. En outre, il est bien évident que l'on a tendance à s'adresser de façon privilégiée à la chaîne de sous-traitance locale, présente autour des sites, de manière à limiter l'impact social de l'arrêt de l'exploitation. Il est dès lors difficile pour une société étrangère de pénétrer ces marchés.
Il s'agit donc d'un marché extrêmement restreint, qui nécessite un niveau de valeur ajoutée élevé.
Plusieurs entreprises membres du groupe de travail sont actives à l'international : AREVA est présent aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Japon, Vinci au Royaume-Uni ainsi que dans les pays de l'Est où est également actif le groupe Onet, tandis que les sociétés d'ingénierie comme Assystem et Technip ont des implantations partout dans le monde. On peut espérer qu'il sera possible de développer une activité dans les pays concernés en s'appuyant sur cette présence locale. Ailleurs, il faudra probablement passer par des partenariats ; une des clefs pour accéder à ce marché extrêmement compétitif sera d'apporter de la valeur ajoutée.
Voilà les conclusions auxquelles a abouti le groupe de travail. Je suis à votre disposition pour répondre à vos questions.