Intervention de François Brottes

Réunion du 10 avril 2014 à 15h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Pour traiter du risque nucléaire et de son évaluation, nous accueillons cet après-midi M. Raymond Sené et Mme Monique Sené. Madame, monsieur, vous avez fondé ensemble en décembre 1975 le Groupement des scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN), afin d'appeler l'attention du public sur les risques de l'énergie nucléaire. Ce groupement est devenu au fil des ans un interlocuteur connu et reconnu des instances chargées de la sûreté, des médias, des associations et des commissions locales d'information (CLI). À la demande des CLI, il a mené des expertises à l'occasion des visites décennales des réacteurs de Fessenheim, du Blayais et de Golfech. En quoi ont consisté ces expertises ? Quelle méthode avez-vous suivie ? Quels moyens avez-vous mis en oeuvre ? Ces expertises peuvent-elles être comparées à celles réalisées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui déploie d'importants moyens et fait appel à de nombreux inspecteurs ?

Selon vous, où en est-on aujourd'hui en matière de maîtrise du risque nucléaire ? Qu'y a-t-il de rationnel et d'irrationnel dans l'approche de cette question ? Pour une centrale nucléaire, le vieillissement comporte un risque. Un réacteur doit être en aussi parfait état le jour où il est décidé de le fermer que le jour où il a démarré parce qu'il doit être aussi sûr. Sinon, cela signifierait qu'il aurait été potentiellement dangereux. Le progrès technique révèle de nouveaux facteurs de risque, mais donne aussi des moyens nouveaux de circonscrire celui-ci. Les exigences formulées au fil des ans par les instances chargées de veiller à la sûreté des installations ont conduit les opérateurs à neutraliser certaines incertitudes potentiellement génératrices de risque. Les évaluations probabilistes de sûreté sont censées éclairer sur le déclenchement et le déroulement de séquences accidentelles et permettre d'évaluer le niveau de risque. Le calcul de probabilités vous paraît-il un moyen pertinent d'évaluation du risque ? À Fukushima, c'est une catastrophe naturelle qui a déclenché la catastrophe nucléaire. Peu importe, me direz-vous, comment l'accident s'est déclenché. Pour autant, il me paraît important de hiérarchiser les différents paramètres pour être pédagogique sur le sujet. C'est sur tous ces points que nous souhaitons vous entendre.

Conformément aux dispositions de l'article 6 l'ordonnance du 17 novembre 1958, je dois maintenant vous demander de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.

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