Merci, madame, monsieur, de votre témoignage. On voit comment la vigilance citoyenne a permis d'aller progressivement vers plus de transparence et de contrôle des installations et donc, au final, de sûreté.
L'idée de prolonger la durée de vie des réacteurs au-delà de 40 ans vous paraît-elle raisonnable ? Existe-t-il des indices vous amenant à penser que tel ou tel réacteur particulier ne pourrait pas être utilisé au-delà de ce qui était prévu au départ, notamment pour des raisons de solidité de la cuve et de sûreté de l'enceinte de confinement ?
Que pensez-vous de l'approche probabiliste pour l'évaluation du risque d'accident nucléaire ? Elle amène souvent à dire que le risque est si infime que l'hypothèse n'a finalement pas à être envisagée, même si on sait que les conséquences d'un accident seraient incommensurables. On oscille ainsi entre zéro et l'infini… Or, en dépit d'une probabilité sans doute extrêmement faible, il y a bel et bien eu des accidents nucléaires. À chaque fois, on a expliqué qu'il s'agissait d'une situation particulière : Three Mile Island, un cas particulier nous a-t-on dit ; Tchernobyl, la conséquence de la gestion qui prévalait en Union soviétique ; Fukushima, celle d'un séisme suivi d'un tsunami…