Intervention de Jacques Percebois

Réunion du 2 avril 2014 à 18h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Jacques Percebois, membre de la Commission nationale d'évaluation, CNE :

Il appartiendra à l'ASN de se prononcer. Mais jusqu'à présent, le terme de « pilote » n'a jamais été employé dans les rapports de la CNE2, qui lui préférait l'expression « première phase ». C'est d'ailleurs depuis peu que, comme je l'ai dit, l'ANDRA utilise l'appellation « phase pilote ». Dans notre esprit, il ne s'agit pas d'un pilote, mais d'une phase pilote. Cela étant, on peut changer d'avis et, en tout état de cause, je le répète, l'ASN tranchera.

Concernant La Hague, je suis d'accord avec ce qui vous a été dit hier. L'arrêt du retraitement et le stockage en l'état ne modifieraient pas fortement les choses. Cela signifierait bien sûr que l'on renonce à la quatrième génération, ainsi qu'à l'idée de profiter d'autres éléments de la filière, mais cela n'aurait pas une grande incidence sur les coûts. Simplement, il faut le prévoir ; à l'heure actuelle, en effet, l'enfouissement du MOX en tant que tel n'est pas envisagé. La CNE2 a toutefois demandé que soit ménagée une certaine flexibilité afin de pouvoir, le cas échéant, stocker un peu plus que prévu.

Je suis également d'accord pour dire que la démonstration de sûreté n'est pas faite. La CNE2 n'a jamais prétendu que nous maîtrisions tous les paramètres. Au contraire, elle est extrêmement vigilante : lors de chaque audition, elle cherche à savoir où nous en sommes sur les risques, d'incendie ou autres. En l'état actuel des choses, nous n'avons pas la réponse à ces questions. Nous avons donc appelé l'attention sur la nécessité d'avancer sur ces points. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la CNE2 qui donnera le feu vert, mais bien l'ASN.

La CNE2 a rédigé une note sur la réversibilité. Ce terme de « réversibilité » est un terme compliqué qui n'est pas compris de la même façon par tous. Pour certains, il signifie qu'on pourra aller rechercher ce qu'on voudra quand on voudra. Ce n'est pas très réaliste. Certes, on peut toujours aller rechercher, mais cela coûtera très cher. Ce qui est certain, c'est que le site de stockage devra être fermé un jour, au bout de cent ou cent vingt ans – c'est en tout cas la position de la CNE2. La réversibilité signifie que s'il y a un problème avec un colis de déchets, on doit pouvoir aller le rechercher. Il faut donc maintenir des options de flexibilité à cette fin, mais il faut aussi avoir conscience que plus le temps passe, plus ce sera difficile.

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