Intervention de Huguette Bello

Séance en hémicycle du 13 mai 2014 à 15h00
Économie sociale et solidaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, repérée dès les premières formes d’action collective, consolidée au XIXe siècle, l’économie sociale et solidaire n’est pas une idée neuve ; mais c’est une réalité qui se renouvelle sans cesse. Elle traverse les époques et forge des réponses appropriées aux besoins qui apparaissent. Elle intervient dans les secteurs les plus variés, regroupe des milliers d’initiatives et concerne de plus en plus de personnes. Cependant, elle est toujours considérée comme périphérique. Les conditions de son émergence, le fait qu’elle s’intéresse à des publics vulnérables qu’elle n’abandonne pas et à des territoires en difficulté qu’elle ne délaisse pas, ne font généralement pas d’elle un bon sujet pour la communication, et expliquent cette longue marginalisation : c’est dire à quel point ce projet de loi est le bienvenu. Depuis longtemps, ce texte était attendu, car il conditionne, pour une bonne part, la pleine reconnaissance de ce secteur aux côtés du service public et des entreprises privées.

Il est évident que les principes qui inspirent ce tiers secteur ont été réévalués à la faveur de la crise. À la recherche maximale du profit, à la financiarisation de l’économie, à la délocalisation des activités, il oppose une gestion fondée sur l’égalité démocratique, éloignée de toute spéculation et de toute recherche de rentabilité délirante. Pour cette économie, le temps et le territoire demeurent des données fondamentales. Les bénéfices servent raisonnablement à la pérennité de l’entreprise et, pour l’essentiel, les délocalisations ne sont pas à l’ordre du jour. Sans vouloir forcer une comparaison qui trouverait vite ses limites, il faut noter que l’économie sociale et solidaire continue à créer des entreprises et des emplois au moment où leur destruction atteint, dans le secteur privé, des niveaux insupportables. Cette évolution divergente montre, à son tour, que le CAC 40 n’est pas l’horizon indépassable de notre temps.

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