Alain Savary pourrait nous le dire, lorsque, dans le Bordelais, on a voulu développer la production de vin de table pour augmenter les volumes et conquérir des marchés, on a fait courir un risque énorme aux appellations. C'est ce type d'évolution qu'il faut éviter, en nous battant pour revenir à une politique de droits de plantation, que ce soit pour les vins AOC, pour les vins IGP ou pour les vins de table. Nous devons maîtriser cette production ; nous ne pouvons pas banaliser un produit comme le vin. C'est, là encore, un engagement que je prends en tant que ministre de l'agriculture et, grâce à cette plateforme signée par quatorze pays européens et au soutien du Parlement européen, je pense que nous parviendrons à revenir sur la suppression des droits de plantation, prévue pour 2015. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Le budget de l'agriculture, dont nous discutons – en tout cas la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales », qui représente 3,4 des 5 milliards du budget du ministère – s'inscrit également dans un contexte budgétaire national. Je ne vais pas vous rappeler l'antienne bien connue, qui réveillerait peut-être les bancs de l'opposition (« Nous vous écoutons ! » sur les bancs du groupe UMP), mais notre endettement dépasse 90 % de la richesse nationale. Je le dis souvent à André Chassaigne, si nous ne sommes pas sérieux en la matière, nous risquons de devoir emprunter davantage encore qu'aujourd'hui et à un coût de plus en plus élevé. Nous devons donc réduire le déficit que nous avons trouvé, pour réduire notre endettement. C'est une ligne stratégique importante.