Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 14 mai 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Avenir des communes dans la réforme territoriale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Pour que la réforme territoriale réussisse, elle ne doit en aucun cas relever d’un déni de décentralisation ou constituer un retour de déconcentration dans les départements où les préfets n’auraient plus, en face d’eux ou avec eux, d’élus du territoire. C’est pourquoi nous souhaitons qu’un vrai schéma d’organisation soit proposé pour la France, schéma qui repose sur quelques principes : ne pas rompre le fil de la démocratie de proximité et respecter l’histoire des territoires et leurs bassins de vie. Pour ce faire, la réforme territoriale doit débuter par les communes et les intercommunalités.

Les 65 millions de Français habitent 36 683 communes, soit 40 % des communes de l’Union européenne, en comparaison des 61 millions d’Italiens, par exemple, qui habitent 8 101 communes. Quant aux intercommunalités, les réformes successives n’en ont jamais réduit le nombre : j’habite un département où coexistent vingt intercommunalités pour 138 000 habitants, la plus petite d’entre elles ayant deux cents habitants.

La révision de la carte intercommunale est urgente ; elle est un préalable à toute réforme territoriale et à l’éventuelle suppression des conseils généraux. En 2014, que signifie une intercommunalité de moins de vingt mille habitants, même en zone rurale ? Il faut instaurer des seuils. Il faut aussi, partout où cela est possible, inciter à la transformation des pays en intercommunalités de projet.

De même, des seuils doivent être instaurés pour les communes, car 75 % d’entre elles ont moins de mille habitants et disposent de capacités d’investissement réduites. Il faut également réinstaurer une forte incitation fiscale à la création de communes nouvelles par fusion, comme le demande d’ailleurs l’association des maires de France. Il faut supprimer les syndicats intercommunaux qui pèsent encore pour neuf milliards dans le budget consolidé des collectivités territoriales. Quant aux régions qui, en Europe, sont toutes de tailles différentes car elles sont héritées de l’histoire, il convient de privilégier le pragmatisme des bassins d’emploi et des liens de l’histoire aux ciseaux des géographes ou des responsables politiques.

Oui, nous voulons vous aider à réussir la réforme territoriale ! Ne pensez-vous pas cependant qu’elle mérite un vrai débat à partir de la collectivité de base qu’est la notion de commune, certes renouvelée mais qui doit demeurer le lieu de la proximité et de la compétence générale au service des citoyens, et d’une intercommunalité en mesure d’être porteuse de projets au bénéfice des territoires ?

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