Intervention de Georges-Henri Florentin

Réunion du 31 octobre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Georges-Henri Florentin, directeur général de l'institut de technologie forêt, cellulose, bois, ameublement, FCBA :

L'institut technologique comprend 350 personnes sur l'ensemble des territoires, notamment ceux qui ont une forte activité dans la filière bois comme l'Aquitaine, le Massif central, Rhône-Alpes, Bourgogne, Franche-Comté et à Paris pour le siège qui sera bientôt transféré à Marne la vallée. Nous avons deux agences en Lorraine et en Pays de Loire. FCBA c'est 5 300 clients et nous intervenons chaque année dans près de deux tiers des entreprises de notre secteur qui comptent plus de dix salariés. Nous avons les mêmes métiers que le CETIM auxquels s'ajoute celui de certificateur, nous sommes le deuxième acteur national après le centre scientifique et technique du bâtiment, sur 25 marques qui regroupent plus de 2000 industriels. Il s'agit de marques très variées qui vont de ce qui sert au bricoleur quand il achète un panneau CTBX, les marques CTB-P+ dans le domaine des produits de traitement pour le bois, la marque NF Ameublement que connaît le grand public ou des marques plus exotiques comme les fûts de tradition française pour les chênes et les merrains de nos tonneaux. Ces marques sont destinées à rassurer les consommateurs et à développer les marchés de nos entreprises. C'est aussi une entreprise de taille intermédiaire et durable qui compte 60 ans d'existence et de nombreux liens au sein de la profession.

Nous sommes avant tout au service d'un secteur professionnel qui représente près de 60 milliards d'euros sur le plan national, soit un tiers sur l'amont dans le domaine forestier et deux tiers sur les industries qui interviennent ensuite. Ce secteur est au coeur de l'actualité puisque les ministres du redressement productif, de l'agriculture et de l'agroalimentaire viennent de lancer des tables rondes régionales auxquelles nous apportons notre concours. Ce secteur est aussi un formidable transformateur du gaz carbonique qu'il transforme en matériau, c'est un point important vis-à-vis du réchauffement climatique mais aussi en matière de substitution du carbone non renouvelable au travers des dérivés du pétrole par du carbone renouvelable. Or notre pays manifeste, à l'instar de l'Espagne et du Portugal, un retard dans l'utilisation du bois par rapport à l'ensemble des pays de l'hémisphère nord parmi lesquels les États-Unis d'Amérique, les pays scandinaves, l'Allemagne ou le Japon. Nous avons tendance à privilégier les structures métalliques au détriment du bois, nous devons donc être présents à la fois sur l'innovation et sur la levée des freins qui existent en France car on ne sait pas utiliser ce produit.

Pour illustrer notre travail auprès des professionnels je vais prendre l'exemple de la fermette ou charpente industrielle. Ces petites charpentes n'existaient pratiquement pas il y a de cela trente ans et nous avons travaillé avec nos équipes de recherche et innovation ainsi que les entreprises pour améliorer leurs process et leur productivité. Nous avons créé une marque de qualité, CTB Structure, pour attester de la qualité de ces fermettes en réponse aux interrogations des particuliers. Grâce à cette marque de qualité ainsi qu'un DTU dans le domaine du bâtiment pour pouvoir attester de la façon dont on mettait en oeuvre ces charpentes.

Il y a un cercle vertueux dans nos métiers de centres techniques industriels car la consultance qui est présente sur le chantier et dans l'entreprise fait remonter les éventuelles difficultés, alimente l'innovation et la recherche qui peuvent lever ces difficultés. Actuellement 80 % des charpentes des maisons individuelles sont réalisées avec ce type de produit, ce qui n'était pas imaginable il y a quelque temps.

Nous travaillons avec l'INRA pour trouver des essences qui vont permettre de développer la forêt française pour la production. Nous travaillons donc sur le Douglas, sur le pin maritime, sur le peuplier ainsi que l'Eucalyptus par rapport à la problématique du réchauffement climatique. Il existe d'autres partenariats comme avec le CSTB, ainsi qu'avec nos collègues du CETIM et du CTB pour l'ameublement, enfin avec le centre technique de développement du papier situé à Grenoble, nous travaillons sur le futur de la chimie verte avec des fibres qui pourront être tissées et d'être particulièrement innovantes.

Pour conclure j'ajoute qu'un CTI est aussi une entreprise comme une autre, qui sait se remettre en question. En l'espace de douze ans nous avons délocalisé presque la totalité de nos personnels, vers Bordeaux, Grenoble et bientôt Marne la Vallée. Une entreprise qui sait évoluer et fusionner comme cela a été le cas avec la société « forêt-cellulose » et notre conseil d'administration est composé de l'ensemble des acteurs de la filière bois. Nous avons pour objectif avec nos entreprises de développer les parts de marché de notre matériau dans une croissance respectueuse du développement durable.

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