Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 6 mai 2014 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je remercie M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, d'être à nouveau parmi nous cet après-midi. Il traitera de l'évolution de la situation en République centrafricaine et au Mali, que notre commission suit attentivement, en particulier depuis le déclenchement des opérations Serval et Sangaris.

La situation en RCA s'est fortement détériorée, et l'on note l'aggravation des déplacements de population, au moment où commence la saison des pluies. Alors qu'il y a quelques semaines les haines se cristallisaient sur l'appartenance à des groupes armés, anti-Balaka et ex-Séléka, la crise semble évoluer vers un conflit ouvert fondé sur la religion et l'ethnicité ; est-ce exact ? Dans ce contexte, comment envisager la suite de la mission Sangaris qui avait réussi à rétablir la sécurité à Bangui mais qui comptait sur un relais européen et international ? Les moyens de nos forces sont-ils suffisants ? Éprouvent-elles des difficultés particulières dans certains secteurs ? Quelles sont les conditions de vie de nos soldats, dont je tiens à souligner la compétence, le dévouement et l'engagement ? Pouvez-vous préciser notre dispositif au Mali et son articulation avec les moyens pré-positionnés dans la région sahélienne ?

Nous aimerions aussi des précisions sur l'engagement européen au Mali et en RCA. La mission EUTM-Mali semble être un succès. Êtes-vous satisfaits de son fonctionnement, de ses résultats et de l'implication de nos partenaires européens ? Comment envisagez-vous son avenir ? En Centrafrique, la mission EUFOR-RCA, dont la constitution a été laborieuse, vient d'atteindre sa capacité opérationnelle initiale ; pouvez-vous nous en dire plus sur ses tâches et sur les pays contributeurs ?

Enfin, tant en RCA qu'au Mali, le Conseil de sécurité des Nations unies a créé une opération de maintien de la paix. Au Mali, le déploiement de la MINUSMA est-il satisfaisant ? Comment jugez-vous la participation des États africains et le niveau de coopération avec les forces françaises ? Pour ce qui est de la RCA, nous nous sommes tous réjoui de l'adoption à l'unanimité, sur l'insistance de la France, de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies créant une mission de maintien de la paix, la MINUSCA ; la mission, qui doit être opérationnelle en septembre prochain, comprend aussi un volet « humanitaire » et un volet « développement ». Comment cette opération s'articulera-t-elle avec le dispositif actuel de la MISCA, la force de l'Union africaine, dont le Président Idriss Déby a décidé de retirer le contingent tchadien ? Eu égard aux effectifs envisagés – près de 12 000 militaires – la MINUSCA pourra-t-elle atteindre sa pleine capacité opérationnelle dans les temps impartis ?

Avant de vous céder la parole, monsieur le ministre, pour cette audition qui n'est pas ouverte à la presse, je la laisse un instant à M. Pierre Lellouche, comme il me l'a demandé.

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