« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde » disait Nelson Mandela. En ce début de 21e siècle, le changement s'impose à nous : dérèglements climatiques, érosion, biodiversité, population mondiale de 9 milliards d'habitants d'ici 2050. Ces changements complexes doivent être compris de tous.
Nous avons pris le terme « éducation » au sens large, ce qui inclut l'information et la sensibilisation. L'éducation à l'environnement et au développement durable est une éducation à la complexité, à la solidarité et à la citoyenneté. Elle doit permettre à chacun de devenir un acteur responsable, capable de faire des choix pour inventer un nouveau mode de relations entre les hommes, d'une part, entre les hommes et la nature, d'autre part, et de dépasser notre vision anthropomorphique de la planète.
L'éducation à l'environnement et au développement durable a planté ses racines hors du champ de l'école. Les associations d'éducation populaire, les associations savantes de protection de la nature, les mouvements de scoutisme sont les premiers à tenter de sensibiliser nos concitoyens à la nature, puis par la suite aux enjeux environnementaux. En 1992, lors du Sommet de la terre à Rio, nous avons mobilisé les énergies au niveau mondial. J'avais à l'époque la naïveté de croire qu'aujourd'hui, en 2014, les problèmes seraient réglés – hélas, nous n'en sommes qu'aux balbutiements.
Les différents acteurs de l'éducation à l'environnement se rassemblent désormais à l'occasion d'assises territoriales et nationales. Le fait que la dernière Conférence environnementale ait retenu ce thème démontre son importance.
Nous avons néanmoins identifié trois obstacles à surmonter.
Le premier est de considérer que l'éducation à l'environnement s'adresse exclusivement aux enfants. Nous croyons, nous, à la nécessité d'une formation tout au long de la vie.
Le deuxième frein est de croire que des gestes simples pourraient suffire à répondre à la situation. Interrogeons-nous plutôt sur le sens à donner à ces actions. Il nous faut favoriser le sens de l'émotion et de l'émerveillement, réveiller nos sens et apprendre à toucher, caresser, sentir, écouter, que l'on soit riche ou pauvre. Enfin, nous devons prendre en compte le fait que certains intérêts, du fait de l'interdépendance des enjeux, s'avèrent contradictoires.
Nous avons rédigé notre avis comme s'il s'agissait d'une boîte à outils afin de permettre à tous – État, collectivités territoriales, entreprises, associations, élus, ministère de l'éducation nationale – d'engager une action volontariste.