La saisine du Premier ministre ne portait pas sur la formation initiale. Le CESE, en s'appuyant notamment sur le travail de Jacques Moret, recteur de l'Académie de Poitiers, a considéré qu'elle devait être abordée puisqu'elle détermine l'entrée dans la vie active.
Nous avons distingué l'éducation formelle et l'éducation non formelle, qui, pour une grande part, relève d'initiatives bénévoles. Elle bénéficie également du soutien de l'administration et peut s'épanouir dans le cadre du service civil.
Véritable éducation à la responsabilité, l'éducation à l'environnement et au développement durable, l'EEDD, est au coeur de l'apprentissage de la citoyenneté. Le CESE a fait quelques recommandations relatives à l'éducation scolaire et non formelle. Il préconise de systématiser les projets et démarches EEDD dans les établissements scolaires, notamment par la mise en place dans chaque établissement d'un espace biodiversité qui participe à l'apprentissage des fondamentaux, tout en permettant à chaque enfant de découvrir le vivant et son territoire par une approche sensorielle qui développe la sensibilité et l'émotion esthétique.
Le CESE préconise également une approche transdisciplinaire. L'EEDD n'est pas une matière à proprement parler mais elle permet de poser en termes scientifiques des questions complexes recouvrant plusieurs matières, des sciences à la philosophie. Elle ne doit pas se réduire à l'ajout d'un module supplémentaire, car c'est bien la mise en cohérence de toutes les disciplines qui permet à l'élève de comprendre la complexité des enjeux du développement durable et de devenir un acteur de son apprentissage.
Nous avons également souligné le besoin d'inscrire dans les emplois du temps une pédagogie de projet, à l'instar des travaux personnels encadrés (TPE), basée sur une séquence d'EEDD hebdomadaire ou mensuelle, dispensée de la primaire à la terminale. Cette pratique, qui peut être mise en place à moyens constants par les enseignants, fait des élèves les acteurs d'une véritable démarche d'investigation, en lien avec les réalités de leur territoire, tout en les faisant bénéficier de savoirs scientifiques.
Nous avons également souhaité inscrire le respect et la protection de la planète et du vivant dans l'enseignement de la morale laïque et civique – comme le préconise la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école – et donner aux élèves la possibilité de renouer le contact avec la nature. Nous assistons malheureusement, depuis plusieurs années, au déclin des classes découvertes et des sorties nature, pourtant porteuses de valeur comme la simplicité et la découverte de l'environnement naturel et du terroir. Ces sorties scolaires doivent être systématisées et valorisées, qu'il s'agisse de sorties de terrain ou de séjours en pleine nature, ce qui passe par une évaluation et une simplification de la réglementation en vigueur afin d'alléger la responsabilité qui pèse sur les organisateurs et les enseignants. Cela passe également par la mutualisation des moyens, notamment des collectivités locales, et par l'assouplissement de l'organisation administrative.
Enfin, nous avons rappelé la nécessité de définir un certain nombre de principes pédagogiques et déontologiques. C'est pourquoi nous avons proposé la mise en place d'une Charte nationale que les acteurs extérieurs de l'EED – associations, entreprises, collectivités – s'engageront à respecter, sous la responsabilité des chefs d'établissement et des enseignants.
En ce qui concerne l'enseignement supérieur, le CESE a rappelé l'intérêt des campus verts et de tout ce qui est mis en place par l'enseignement supérieur, en insistant sur la nécessité de former les professionnels de l'éducation nationale à l'EEDD, notamment au sein des nouvelles Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ÉSPÉ).