Intervention de Sabine Buis

Réunion du 14 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Buis :

Au nom de mes collègues du groupe socialiste, je vous remercie. Nous partageons votre avis sur quatre points : l'état des lieux, à savoir la fragilité de la planète, l'urgence qu'il y a à agir, l'objectif – construire un monde durable – et les moyens, c'est-à-dire l'éducation. Sur les outils que vous proposez pour développer l'éducation à l'environnement, nous ne pouvons que nous retrouver.

En revanche, il y a un point sur lequel je ne suis pas persuadée que nous pourrons nous retrouver : il s'agit de la notion même de développement durable. Car parlons-nous de la même chose ? Nous avons tous en tête le rapport Brundtland qui le définit comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Cette définition est louable et l'intention est bonne, mais comment fait-on concrètement ? Quelles actions et quels moyens devons-nous mettre en oeuvre pour y parvenir ?

Les participants à la Conférence environnementale étaient censés partager et défendre les mêmes valeurs, pourtant il est apparu que le développement durable se limitait pour certains à un « verdissement », tandis que d'autres voulaient s'assurer de la durabilité d'activités existantes qui ne sont pas forcément durables. Vous souhaitez que soit établi un état des lieux de l'ensemble des initiatives prises en matière d'éducation à l'environnement et de développement durable : nous considérons que c'est un premier pas.

Quelques mois plus tard, une navigatrice, à la tête d'une fondation reconnue d'intérêt général et qui mène des actions d'éducation à l'environnement, prenait la défense des gaz de schiste dans un journal parisien. D'où la nécessité de nous interroger sur ce que recouvre la notion de développement durable.

Monsieur Bougrain Dubourg, vous disiez hier au Sénat que nous marchons en spectateurs éclairés vers une catastrophe annoncée. Nous sommes éclairés, en effet, mais il est urgent que nous passions à la seconde étape de notre réflexion et que nous nous mettions d'accord, indépendamment de nos convictions politiques, sur le vrai sens du développement durable.

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