Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 13 mai 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Je vous remercie d'avoir répondu à notre invitation, cette table ronde revêtant à nos yeux une importance toute particulière. Nous évoquons régulièrement l'avenir de l'Europe, notamment sociale, avec des intellectuels et des spécialistes ; mais plusieurs des principaux sujets de l'agenda européen concerne les jeunes ; aussi aimerions-nous savoir, à quinze jours des échéances électorales, comment vous les appréhendez. Nous sommes heureux d'entendre d'autres voix, moins institutionnelles et plus rares, sur des sujets tels que la culture étudiante, l'apprentissage ou l'éducation populaire.

Lorsque l'on évoque les jeunes et l'Europe, c'est le programme Erasmus – notamment popularisé par L'Auberge espagnole de Cédric Klapisch – qui vient à l'esprit ; notre collègue Sandrine Doucet, d'ailleurs, le suit de près. Cela dit, ce programme, même dans la version « Erasmus + », ne concerne pas tous les jeunes ; aussi Philip Cordery s'est-il penché, par exemple et entre autres, sur les stages et sur la Garantie emploi jeunes.

Qu'il s'agisse de ces programmes ou des stages, il faut aussi penser aux nombreux jeunes obligés de quitter leur pays, non par choix, mais parce qu'ils ne peuvent y trouver du travail : en témoigne la poignante mobilisation des jeunes Espagnols en avril 2013 et leur slogan, très éloigné des discours habituels : « On ne part pas, ils nous virent. » Le taux de chômage des moins de vingt-cinq ans, qui s'élève à 23,5 % dans l'ensemble de l'Union européenne, atteint même plus de 56 % en Espagne et plus de 57 % en Grèce. Nous avons collectivement à prendre la mesure de ces chiffres effroyables, afin d'empêcher une génération sacrifiée au sein de l'Union. Les jeunes, dit-on, croient en l'Europe : évitons donc qu'ils divorcent avec elle, d'autant qu'ils incarnent son avenir.

Au-delà d'insuffisances et d'atermoiements nationaux et européens, la formation et l'emploi des jeunes sont au coeur de plusieurs grands programmes de l'Union, et ont fait l'objet de nombreuses mesures adoptées ou négociées à Bruxelles. Je pense, bien entendu, à la Garantie pour la jeunesse, sur laquelle j'aimerais avoir votre sentiment, notamment en ce qui concerne son budget. Je ne doute pas, cependant, que vous évoquerez bien d'autres chantiers.

D'une façon plus générale, quelles sont vos attentes à l'égard de la construction européenne ? Au-delà de cette priorité qu'est l'emploi se pose aussi, dans la crise de défiance traversée par l'Union, la question de l'ancrage démocratique. Celui-ci est-il à vos yeux une priorité ? Comment l'envisagez-vous ?

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