Le Forum européen de la jeunesse est une plateforme regroupant les quarante-sept pays du Conseil de l'Europe. Il compte quatre-vingt-dix-neuf membres : des conseils nationaux de jeunesse, dont le CNAJEP, le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire, et les branches européennes des organisations de jeunesse. Auprès de nos interlocuteurs que sont l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et l'Organisation des Nations unies (ONU), nous promouvons les droits des jeunes, par exemple en matière d'autonomie et d'inclusion. Nous réalisons aussi des enquêtes incluant des données chiffrées, associons tous nos membres à la rédaction de documents politiques et faisons du lobbying auprès des instances.
Nous nous félicitons que l'Union ait ouvert, en 2009, le chantier de la reconnaissance des compétences acquises dans l'éducation non formelle. Selon l'une de nos enquêtes, 36 % des adhérents des organisations de jeunesse estiment que les contacts qu'ils y ont établis leur ont permis de trouver un travail, sans oublier l'acquisition de nombreuses compétences.
Nous sommes associés aux travaux de la Commission européenne sur le programme « Erasmus + ». Celui-ci, de notre point de vue, va dans le bon sens, s'agissant en particulier des ponts entre l'éducation formelle et non formelle Il constitue également une opportunité pour faire entendre notre voix auprès des politiques, dans le cadre du dialogue structuré.
Sur les stages, les recommandations faites en décembre dernier laissaient espérer des initiatives plus fortes ; la transparence ne suffit pas ; les jeunes veulent avant tout être autonomes et pouvoir faire vivre leurs familles. Il est pour le moins paradoxal que beaucoup d'entreprises appliquent notre charte de qualité sur les stages et sur l'apprentissage, alors que les États membres et la Commission, eux, ne la reconnaissent pas.
Il y a longtemps que certains pays membres de notre Forum, la Finlande et la Suède, appliquent les dispositions de la « garantie jeunesse ». Celle-ci comporte du bon et du moins bon, mais c'est au niveau du financement que le bât blesse : il faut, non pas 6 ou 7 milliards d'euros, mais 21 milliards. Si l'Europe n'investit pas dans la jeunesse, le retour de bâton sera particulièrement douloureux.
Nous demandons, par ailleurs, des emplois de qualité et stables. Selon l'une de nos études, 42 % des jeunes travailleurs de l'Union sont en contrat temporaire, contre 13 % des adultes. La précarité des jeunes se vérifie donc dans les faits.
Nos revendications portent également sur un salaire minimum, ainsi que sur l'égalité des chances, des conditions de travail et de l'accès aux soins.
S'agissant enfin de la mobilité, nous estimons que chaque Européen doit avoir la possibilité de voyager et de travailler dans tous les pays de l'Union, avec les mêmes droits.