Intervention de Emmanuelle Bertrand

Réunion du 13 mai 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Emmanuelle Bertrand, vice-présidente du Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire, CNAJEP :

Je reviens sur la différence entre éducation formelle et non formelle, cette dernière étant le coeur de métier du CNAJEP. Les associations d'éducation non formelle ou populaire ont des objectifs pédagogiques. Leur méthode consiste à mettre l'apprenant au centre de l'apprentissage : on n'est pas dans une salle de classe, la transmission des savoirs ne se fait pas sur un mode descendant. C'est ce que l'on appelle un apprentissage par l'action. Par ailleurs, contrairement à l'éducation formelle, l'éducation non formelle n'est pas sanctionnée par un diplôme ni ne suit un programme national ; chaque association se donne son propre objectif éducatif. Pour autant, elles emploient aussi des éducateurs, même si ces derniers peuvent être de jeunes adultes, parfois de moins de 25 ans. L'objectif est d'accompagner les enfants et les jeunes dans la construction de leur projet.

Comme exemples de telles associations, on peut citer les scouts et guides de France, les centres de vacances, les centres de loisirs, les maisons des jeunes et de la culture, les associations réalisant des « écotravaux », celles qui organisent les échanges entre jeunes, les chantiers de jeunes bénévoles, certaines associations étudiantes comme Animafac, et aussi, bien entendu, les centres sociaux.

En matière de mobilité, les actions de nos associations sont de courte durée. Nous ne parlons pas d'Erasmus ni d'un programme formel, mais d'échanges entre jeunes, de chantiers organisés en Europe ou au-delà, de rencontres ou de partenariats qui peuvent ne durer que deux semaines. Or pour ce type de séjour, la barrière de la langue n'est pas un problème. Certains jeunes partent ainsi dans des pays d'Europe de l'Est dont ils ne parlent pas du tout la langue, et y rencontrent d'autres jeunes ne parlant pas anglais ; cela ne les empêche pas de vivre un séjour extraordinaire. Ils parviennent à communiquer autrement et apprennent plein de choses. Dans le cadre de l'éducation non formelle, la barrière de la langue n'est donc pas un obstacle à la mobilité.

S'agissant de la mise en oeuvre de la Garantie jeunes, je ne connais pas la solution miracle, mais j'ai une suggestion : inclure les associations de jeunesse dans la boucle. Pour l'instant, en effet, ce n'est pas le cas. Les associations de jeunesse et d'éducation populaire travaillent pourtant en permanence avec des jeunes, pas nécessairement scolarisés. La plupart de nos associations ne trient pas les jeunes qu'elles accueillent en fonction de leur inscription ou non dans un cursus scolaire ou selon qu'ils sont ou non décrocheurs : tout le monde est admis, et si une sélection a lieu, c'est plutôt en fonction de l'implantation géographique que de l'appartenance à un milieu social. Dès lors, nous pourrions tout à fait être des partenaires de la Garantie jeunes.

Parmi les actions à promouvoir, j'invite à consacrer plus de moyens à l'accompagnement des jeunes. Comme l'a dit Bérénice, les missions locales ont déjà beaucoup de travail : plutôt que de leur confier des missions supplémentaires, il vaudrait mieux leur accorder les moyens d'accomplir celles pour lesquelles elles ont été créées. Elles ont le savoir-faire, mais il faut les aider.

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