Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie et des comptes publics. Monsieur le ministre, nous venons d’apprendre le chiffre de la croissance au premier trimestre de cette année : c’est un chiffre qui inquiète les députés du groupe UDI, non seulement pour ce qu’il représente mais aussi en raison d’autres chiffres, que l’on n’a peut-être pas suffisamment remarqués et qui s’agrègent autour de ce chiffre de 0 %.
Le premier de ces deux chiffres révèle la dégradation continue des parts de marché de l’économie française dans la zone euro. Il s’agit là d’un chiffre extrêmement important à deux titres. D’une part, il annonce la détérioration de notre économie et de nos performances économiques dans ce territoire de prédilection pour nos exportations qu’est la zone euro : d’autre part, il est d’autant plus important que dans le programme de stabilité qui nous a été proposé, la bonne tenue et la performance des exportations constituaient un pilier mis en avant par le Premier ministre dans son discours.
Le deuxième chiffre qui nous paraît extrêmement préoccupant et qui se combine également avec le taux de 0 % est le chiffre des destructions d’emplois au cours de ce premier trimestre : moins 23 000 emplois. C’est un chiffre inégalé, qui nous ramène au niveau des emplois marchands de 2005.
Le pacte de stabilité a été construit sur deux piliers : la masse salariale, qui doit se reconstituer, et les performances de nos exportations, en particulier dans la zone euro. Or on constate que ce taux de 0 %, ajouté à la dégradation et à la fragilité de ces deux piliers – le pilier commercial et le pilier de l’emploi – menace l’ensemble de l’édifice du pacte de stabilité. Ma question est donc la suivante : le pacte de stabilité est-il encore aujourd’hui actualisable ? A-t-il encore un sens ? A-t-il encore un avenir avant même d’avoir démarré ? On doute de la pérennité et du sens de ce pacte ; existe-t-il une solution alternative ?