Monsieur le président-directeur général, je remercie votre équipe, que notre commission d'enquête a beaucoup sollicitée, bien que, sur certains points, nous n'ayons pas obtenu toutes les informations demandées.
Nous ne disposons pas d'une évaluation précise des investissements nécessaires à la mise en conformité du parc nucléaire, dans l'optique du post-Fukushima. Comment se décompose le chiffre global de 55 milliards à l'horizon de 2025, que vous avez avancé ? Quels sont les investissements déjà réalisés ? L'entreprise pourra-t-elle financer des travaux qui entraîneront l'indisponibilité temporaire des cinquante-huit réacteurs ? À en croire le rapport de Jean Tandonnet, inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection du groupe EDF, il vous sera difficile de tenir vos objectifs de sûreté en menant un tel chantier.
Comment va évoluer le parc ? Situation sans équivalent à l'étranger, le nucléaire fournit 78 % à 80 % de notre électricité, ce qui nous fragilise, comme l'a relevé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) : il suffirait que l'on découvre un défaut générique dans les installations pour que l'on doive les fermer en urgence. Comment évoluera le pourcentage du nucléaire dans l'électricité française, que le Gouvernement s'est engagé à réduire à 50 % en 2025 ? Est-il possible de prolonger la vie des réacteurs jusqu'à soixante ans tant sur le plan technique, sachant que l'ASN ne s'est pas prononcée sur une prolongation de l'exploitation au-delà de quarante ans, que sur le plan économique, la prolongation du parc actuel étant conditionnée à sa mise au même niveau de sûreté que celui des réacteurs de troisième génération ? Comment réagissez-vous au chiffrage effectué par le cabinet Wise-Paris ?
Comment envisagez-vous l'avenir de l'EPR ? Nous connaissons les difficultés rencontrées, en termes de délais et de surcoût, sur le chantier de Flamanville, que nous avons visité. Par ailleurs, le contrat signé avec la Grande-Bretagne prévoit un prix garanti pendant trente-cinq ans et une garantie de l'État sur les emprunts, ce qui oblige à reconsidérer la compétitivité sur des bases très différentes de celles qui avaient été d'abord envisagées. Allez-vous privilégier la construction d'installations plus légères, d'un montant non de 8 milliards, comme à Flamanville, mais de 6 à 6,5 milliards, ou préférerez-vous construire des réacteurs du type ATMEA ?