Intervention de Henri Proglio

Réunion du 6 mai 2014 à 11h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Henri Proglio, président-directeur général d'EDF :

Je suis en total désaccord avec la DGEC : ses hypothèses sont complètement différentes des nôtres. Il n'est pas possible de raisonner sans tenir compte de l'évolution des fondamentaux. Il conviendrait également de prendre en compte les économies à réaliser. À cet égard, la consommation des énergies fossiles constitue un élément clé, tant du point de vue de l'efficacité énergétique que des importations. Si nous avions une vision plus ambitieuse des perspectives énergétiques du pays, certaines orientations, notamment en matière de réglementation thermique, mériteraient d'être revues. Mais je ne veux pas élargir trop le débat.

Je défends une vision à la fois raisonnable et réaliste. Notre responsabilité collective, à EDF, est d'assurer l'indépendance du pays en matière d'électricité, la sécurité de son approvisionnement, sa compétitivité et son attractivité, afin de favoriser le pouvoir d'achat et le développement industriel. J'y insiste : les besoins de la France en électricité à l'horizon 2025 ou 2030 seront tels que des capacités de production supplémentaires seront de toute façon nécessaires. Cela laisse une large place aux énergies renouvelables et locales, en complément du système centralisé existant, qui a fait la preuve de son efficacité. Telle est ma conviction.

En ce qui concerne l'avenir de la filière nucléaire, je me place dans la perspective où elle assurera, à terme, 50 % de la production de l'électricité française. Il s'agit bien d'une part relative, et je ne raisonne pas à volume constant : je suis convaincu que la production d'électricité va continuer à croître. Les réacteurs n'étant pas éternels, comme l'a rappelé le président, de nouvelles installations devront prendre le relais du parc actuel. Quels sont les outils susceptibles d'assurer la permanence de la production électronucléaire française ? Aujourd'hui, l'EPR est l'outil de référence, car c'est le plus achevé des réacteurs de troisième génération existant en France. Il n'est pas exclu que nous développions des réacteurs de troisième génération de 1 000 mégawatts de différents types, mais aucun n'a été construit à ce jour, à la différence des réacteurs de 1 650 mégawatts de type EPR.

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