Je le confirme, et c'est d'ailleurs toujours mon obsession. Dans de nombreux pays, les réacteurs de petite ou de moyenne dimension sont les plus recherchés, car ils correspondent davantage aux besoins et à la capacité d'absorption des réseaux de distribution existants. Je suis toujours aussi partisan du développement d'un réacteur français de 1 000 mégawatts, qui permette d'engager des coopérations internationales, plutôt que d'attendre de nos partenariats une réponse pour la conception d'un futur « produit sur étagère » de 1 000 mégawatts. Nous nous sommes mis d'accord avec AREVA pour avancer sur un tel projet.
L'EPR existe : EDF est en train d'en construire un à Flamanville – vous l'avez visité – et deux à Taishan en Chine ; de son côté, AREVA en bâtit un à Olkiluoto en Finlande. EDF a donc aujourd'hui un retour d'expérience sur trois réacteurs EPR. Le pilotage industriel a connu des aléas et des erreurs ont été commises tant en matière d'ingénierie que de réalisation. Toutes les entreprises de la filière ont dû réapprendre : elles n'avaient pas construit de réacteur depuis longtemps ; seule EDF avait continué à participer à la réalisation de réacteurs en Chine. De plus, l'EPR est un réacteur de nouvelle génération, révolutionnaire à bien des égards. Quoi qu'il en soit, il a coûté plus cher qu'il n'aurait dû.
Aujourd'hui, la construction d'un EPR normalisé – à distinguer d'un EPR optimisé – sur le même site de Flamanville coûterait moins cher, car nous ne reproduirions pas les mêmes erreurs. Par ailleurs, nous avons créé une plate-forme commune de travail avec AREVA afin de revoir la conception de l'EPR et de l'optimiser. Enfin, l'EPR bénéficiera d'un effet de série : dans l'hypothèse où nous nous plaçons, plusieurs réacteurs de ce type devraient être construits. L'impact sur le coût de revient sera significatif, mais je ne souhaite pas préciser le prix auquel nous pourrions parvenir, pour des raisons évidentes de confidentialité, compte tenu de nos perspectives à l'international.