Intervention de Sébastien Pietrasanta

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Pietrasanta :

Votre budget, monsieur le ministre, est un budget de modernisation. J'en veux pour preuve supplémentaire le développement d'une nouvelle vidéo-protection à Paris grâce à une plateforme d'exploitation qui permettra l'utilisation des images pour prévenir la délinquance comme pour la poursuivre. Il serait utile d'envisager une extension pleine et entière de cette nouvelle fonction à la petite couronne.

Vous avez également hérité d'une police technique et scientifique fragilisée par une succession de crédits de fonctionnement notoirement insuffisants. La diminution des effectifs des personnels techniques compétents explique en outre les difficultés de l'Institut national de police scientifique, qui n'est plus en mesure de fournir dans les délais convenables les résultats nécessaires aux enquêtes en cours.

Vous envisagez une réorganisation globale de la police scientifique et technique. Elle est nécessaire, mais ne nous leurrons pas : ses missions ont un coût élevé, d'autant plus élevé que ces services sont sollicités de plus en plus souvent. Je souhaite, pour développer cette police tout en réduisant les coûts, une mutualisation des services des deux forces qui tienne compte de leurs savoir-faire respectifs mais qui ne se heurte pas à l'écueil de leurs cultures propres. Il serait alors utile de prévoir une formation commune, initiale et continue.

Grâce au recrutement de 1 071 agents administratifs, techniques et scientifiques, vous allez pouvoir déployer à nouveau sur le terrain des agents actifs qui étaient occupés à des tâches administratives. Réaffecter des actifs sur des missions opérationnelles, c'est encore et toujours remettre du bleu dans nos quartiers, dans nos communes, dans nos villages.

Bien que prioritaire, la sécurité a dû aussi faire des sacrifices. Vous avez sauvegardé – c'est très important – tous les crédits de fonctionnement sans lesquels les forces engagées ne seraient pas opérationnelles, au premier rang desquels le carburant, mais aussi la tenue et surtout les armes, dont les crédits ont diminué les cinq années précédentes. C'était tout de même un comble, vous l'avez rappelé : certaines patrouilles de police ou de gendarmerie finissaient une heure plus tôt faute de carburant !

Je tiens cependant, monsieur le ministre, à signaler à quel point la situation des casernes comme des commissariats est préoccupante. Certains sont neufs mais les loyers sont exorbitants et viennent ponctionner les crédits de fonctionnement. D'autres sont dans un état déplorable et ne permettent pas un accueil digne de la République – un accueil des victimes comme des personnels.

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