Intervention de Pascal Popelin

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Popelin :

Pourtant, la précédente majorité a mis un terme dès 2003 à cette police de proximité moderne, que la gauche avait commencé à mettre en place au début des années 2000. À la place, nous avons vu débarquer de manière ponctuelle des cars de CRS dans nos quartiers, quand la situation devenait trop tendue, ce qui ne contribuait en rien à la détendre, tant ces forces de l'ordre se trouvaient là éloignées des missions pour lesquelles elles ont vocation à intervenir.

On nous avait aussi vanté la culture du résultat. Il n'y eut, dans la réalité, que la mise en place d'une stressante culture du chiffre, avec distribution de bons et de mauvais points pour ceux, plus ou moins zélés, qui parvenaient à présenter ou pas les statistiques flatteuses attendues par leur ministre.

Et peu importe si, à compter du 25 du mois, porter plainte pouvait relever du parcours du combattant, pour certaines victimes, en certains endroits. À défaut de faire tomber la fièvre, il fallait casser le thermomètre, avec des chiffres – torturés de telle sorte qu'Amnesty International aurait pu s'en émouvoir – destinés à masquer la piètre réalité.

Tel est le contexte dans lequel intervient ce premier budget de l'alternance. Je tenais à le rappeler parce qu'aucune politique nouvelle ne peut s'abstraire du bilan de la politique précédente. En effet, monsieur le ministre, j'entends déjà quelques critiques sur vos propositions de la part de ceux qui, de mon point de vue, gagneraient à faire preuve, dans ce domaine comme dans quelques autres, de l'humilité de bon aloi qui sied à ceux qui ont échoué.

Je tenais à rappeler ce bilan, parce qu'il éclaire l'importance des changements inscrits dans les crédits de la mission « Sécurité » pour 2013 tels que vous nous les proposez. En dépit d'un contexte budgétaire tout particulièrement contraint, le Gouvernement remet la sécurité au coeur du pacte républicain, et je m'en réjouis. Je pense bien sûr aux effectifs supplémentaires, mais aussi à la mise en place des zones de sécurité prioritaires, aux politiques de prévention, aux efforts pour rétablir un lien de confiance avec la population et entre la police et la justice, et à l'adaptation des modes d'action à tous les aspects de la délinquance. Voilà ce qui justifie aujourd'hui pleinement notre soutien. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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