Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation matérielle du commissariat de police de béziers

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député Aboud, l’État est attaché, comme les élus locaux, à ce que les fonctionnaires de police, les citoyens et plus particulièrement les victimes puissent bénéficier de commissariats à la hauteur des exigences d’un service public moderne et aux conditions de travail satisfaisantes. J’étais d’ailleurs hier à Oyonnax, dans l’Ain, pour inaugurer un commissariat de police absolument remarquable qui est tout à fait au standard de ce que je souhaite pour l’ensemble des forces de police de notre pays. Mais force est de constater que, comme le montre d’ailleurs votre question, de nombreux commissariats sont dans un état médiocre, inadapté ou vétuste.

J’ai parfaitement conscience de cette situation. Je suis particulièrement attentif aux conditions de travail des policiers et à la nécessité pour les forces de l’ordre de voir leur outil de travail progresser. De ce point de vue, il est très important de rappeler que la loi de finances pour 2014 s’est traduite par un budget en augmentation pour la police nationale, avec une hausse des crédits de fonctionnement mais aussi des crédits d’investissement. Mais les besoins demeurent nombreux sur le plan immobilier, et dans la situation particulièrement contrainte que nous connaissons au plan budgétaire, on ne peut pas tout accomplir tout de suite.

S’agissant du commissariat de Béziers, ses locaux sont inadaptés aux besoins des services. Des travaux de réhabilitation, tels que la création de locaux pour un avocat et un médecin ou encore le remplacement de la chaudière et des radiateurs, ont toutefois été réalisés en 2011 et d’autres sont en cours : je pense, par exemple, à la réfection des sanitaires, à la rénovation des locaux de garde à vue, à la mise en place d’un dispositif efficace de sécurité incendie. Mais il restera encore beaucoup à faire. Un projet d’extension, qui permettrait notamment de répondre à la problématique de l’exiguïté des locaux, est donc à l’étude.

Une étude de faisabilité a été réalisée en avril 2013, à partir de deux scénarii : le premier, qui apparaît comme le plus cohérent, porterait sur l’acquisition et la réhabilitation des locaux libérés par la Caisse d’épargne, mais il nécessite d’être encore davantage expertisé s’agissant de l’adéquation de ce bâtiment avec les exigences fonctionnelles propres à un service de police ; le second scénario repose sur l’acquisition d’une parcelle contiguë au commissariat actuel, propriété de la commune, en vue de la construction d’une extension, de la surélévation ainsi que de la réhabilitation des locaux actuels, mais ce schéma ne permettrait pas de disposer de la surface utile globale adaptée aux besoins du commissariat. Ces deux scénarii ont un coût estimé à plus de 7 millions d’euros – hors acquisition du terrain pour le second scénario.

En tout état de cause, je suis conscient de l’importance de trouver une solution, pour les fonctionnaires de police comme pour les habitants et leurs élus, et les études techniques sont donc en cours. Si les contraintes budgétaires n’ont malheureusement pas encore permis la réalisation de cette opération, j’attache à ce dossier, je tiens à vous le dire, monsieur le député Aboud, une attention particulière, notamment dans la perspective de la prochaine programmation budgétaire triennale. Dans ce domaine aussi, l’État compte, pour l’accompagner sur ce dossier, sur la mobilisation des acteurs locaux, dont vous vous faites aujourd’hui dans cet hémicycle le relais.

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