Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Action de l'État concernant la gare de triage de somain la centrale d'hornaing et le site agc d'aniche

Axelle Lemaire, secrétaire d’état chargée du numérique :

Monsieur le député, je ne partage pas votre analyse relative à la politique menée à l’heure actuelle par notre gouvernement. La lutte contre le chômage est la priorité numéro un fixée par le Président de la République et le Premier ministre. De gros efforts ont été engagés, notamment pour la création des emplois d’avenir, et se sont traduits par des résultats très concrets en termes d’embauche des jeunes : le chômage des jeunes a ainsi reculé, ce dont nous pouvons nous réjouir. Une loi sur la formation professionnelle a été votée, témoignant du fait que le Gouvernement est conscient de la nécessité d’utiliser cet outil pour adapter les qualifications des salariés aux besoins des entreprises.

Cela étant, l’investissement public ne suffit pas dans le contexte actuel de restriction budgétaire : il faut désormais dynamiser la croissance des entreprises privées qui, seules, sont à même de créer de l’emploi. C’est pourquoi le Gouvernement axe sa politique sur la croissance des entreprises, afin que celle-ci se déploie au service de la création d’emplois dans notre pays.

Après vous avoir apporté ces précisions sur la politique nationale du Gouvernement en matière d’emploi, j’en viens aux dossiers qui vous préoccupent sur le plan local, monsieur le député. M. Arnaud Montebourg, qui ne peut être présent ce matin, m’a chargée de vous transmettre les réponses qui suivent.

En ce qui concerne l’entreprise AGC Aniche, si une demande de chômage partiel a été formulée en 2013, le dispositif n’a pas été utilisé. Concernant Hornaing, les contextes économique et réglementaire ont conduit à remettre en cause la filière charbon de manière définitive. Compte tenu de ce contexte, la remise en conformité des installations du groupe EON, dont fait partie la centrale d’Hornaing, n’était plus soutenable économiquement. Un projet de réorganisation des activités du groupe prévoyait en conséquence l’arrêt de la centrale le 31 mars 2013. Le ministre s’est néanmoins engagé à maintenir le fonctionnement de ses sites jusqu’en 2015. Sur Hornaing, il n’y aurait pas de licenciements économiques, seulement des départs volontaires. Une convention de revitalisation pour la création de 86 emplois a été signée entre l’industriel et l’État.

Quant à la gare de triage de Somain, qui était encore en 2004 la quatrième de France par sa capacité en wagons expédiés, elle a subi des réductions de trafic très importantes et des suppressions de postes. Depuis cinq ans, les effectifs seraient passés de 600 cheminots à 200. La baisse d’activité du site est liée à deux phénomènes : d’une part, l’abandon du wagon isolé par la SNCF ; d’autre part, la faiblesse de l’activité fret en France. La gare est toujours maintenue et reste un équipement tout à fait exceptionnel. Fin 2013, une étude sur l’avenir du site et la redynamisation du bassin a été lancée. Début 2014, les cabinets Samarcande et Transversales ont été sélectionnés pour explorer les possibilités de redynamisation du site. Les résultats de l’étude, qui devaient initialement être connus pour juillet 2014, seront vraisemblablement disponibles pour septembre 2014. Cette importante étude devra permettre de dresser un diagnostic et de proposer des scénarii de mise en oeuvre.

Enfin, concernant Saint-Gobain Glass Aniche, le marché du verre, aujourd’hui en surcapacité, ne permet pas la reprise d’activité et Saint-Gobain est dans l’obligation de supporter pour une année supplémentaire cette très forte sous-activité. Néanmoins, le rôle du site d’Aniche est confirmé dans sa pérennité par rapport à d’autres pays voisins où la fermeture est envisagée. Le prix de revient du site apparaît plus compétitif. L’entreprise poursuit ses investissements en 2014 à hauteur de 5 millions d’euros, 14 millions d’euros ayant déjà été investis en 2012-2013. Le montant total des investissements prévus atteint 26,6 millions d’euros. Sans être alarmante, la situation mérite une attention soutenue. Soyez assuré que le ministère de l’économie suit ces dossiers de très près, de même que la commissaire au redressement productif de votre région et la DIRECCTE.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion