Intervention de Denis Baupin

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Conséquences de la mise en oeuvre de la réforme de la politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Madame la secrétaire d’État chargée du numérique, ma question s’adresse à Mme la ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports et porte sur l’avenir du dispositif de la politique de la ville dans les quartiers Kellermann, Paul Bourget et Porte de Vanves-Raymond Losserand, dans les 13e et 14e arrondissements de Paris. La politique menée depuis une dizaine d’années dans ces quartiers témoigne de l’intérêt d’une intervention publique forte et ciblée. Elle s’est traduite par une nette amélioration du cadre de vie de ses habitants et par le soutien à des initiatives de proximité et à des projets innovants en matière de lien social, d’éducation, d’insertion professionnelle et de concertation avec les habitants.

Ces quartiers restent néanmoins fragiles, et leurs habitants sont durement frappés par la crise que nous connaissons actuellement. L’exclusion économique et sociale reste plus forte qu’ailleurs, du fait de certaines particularités : forte proportion de ménages ayant des bas revenus, mais également forte présence de familles monoparentales, de jeunes de moins de vingt-cinq ans, d’habitants issus de l’immigration. Ces spécificités impliquent de continuer une action renforcée et coordonnée de la politique de la ville, de l’État et de l’ensemble des partenaires institutionnels et associatifs en direction des habitants de ces quartiers.

Mme la ministre va annoncer très prochainement la nouvelle carte des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Je tiens à nouveau à exprimer mon inquiétude si cette nouvelle carte impliquait une fragilisation du soutien apporté aux initiatives de proximité, notamment à la pérennisation des dispositifs de postes d’adultes-relais. De même, l’action des associations est essentielle dans les quartiers en difficulté. Étant à même de procéder à une analyse fine des problématiques de terrain et possédant une bonne connaissance de ses acteurs et de ses réseaux, elles sont en capacité d’enclencher des actions dans des domaines variés, au plus près des besoins des habitants. Elles sont aussi des relais essentiels pour les collectivités territoriales.

Cette inquiétude est partagée par les élus parisiens qui, le 20 mai dernier, en Conseil de Paris, ont adopté à l’unanimité un voeu demandant que, dans le cadre de la réforme de la géographie prioritaire, soient prises en compte les spécificités sociales et économiques parisiennes.

Quels moyens le Gouvernement entend-il mettre en oeuvre dans le cadre de la future géographie prioritaire et, plus généralement, quel sera, demain, l’engagement de l’État, au côté des collectivités territoriales, pour maintenir l’action des acteurs locaux et des associations ? Les quartiers Kellermann, Paul-Bourget et Porte de Vanves-Raymond Losserand continueront-ils à bénéficier de manière pérenne, dans le cadre de cette réforme, des crédits spécifiques de la politique de la ville et de la mobilisation des politiques de droit commun ?

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