Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 15h00
Débat sur le rapport relatif à l'évaluation de la politique d'accueil des demandeurs d'asile

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Vous avez ainsi souligné à votre tour les dysfonctionnements induits par la hausse soutenue et continue de la demande d’asile depuis 2007. Les délais de réponse aux demandeurs n’ont cessé de croître pour atteindre vingt-quatre mois en moyenne, si l’on inclut l’ensemble des délais cachés, en préfecture ou devant le tribunal administratif. Ce délai de traitement de deux ans est le double de celui que l’on observe chez nos principaux voisins de l’Union européenne.

Vous avez montré comment notre système était ainsi devenu attractif pour des demandes d’asile infondées, puisque ceux qui les présentent peuvent espérer demeurer avec leurs familles sur notre territoire si longtemps qu’il devient presque impossible de les faire partir une fois que leur demande a été définitivement rejetée. Notre système fait, en revanche, figure de repoussoir pour tous ceux dont le combat pour les libertés justifierait une protection.

À l’exception de quelques passeurs qui en profitent, chacun paye le prix de ces dysfonctionnements : ces femmes, ces hommes et ces enfants un peu plus précarisés encore, maintenus trop longtemps et trop souvent dans l’incertitude de leur sort ; les nombreuses villes françaises où l’hébergement est saturé ; les agents des services publics placés sous pression ; les associations, dont le rôle et le travail ont été salués, et je veux les saluer à mon tour, qui sont débordées ; l’État lui-même, qui doit supporter les coûts croissants de cette politique inefficace alors que s’impose l’effort de réduction des déficits.

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