Intervention de Arnaud Montebourg

Séance en hémicycle du 27 mai 2014 à 15h00
Questions au ministre de l'économie du redressement productif et du numérique.

Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique :

Pourquoi est-il difficile de créer des raffineries ? Parce que nous vivons une révolution énergétique mondiale. Les prix du gaz étant liés à l’exploitation massive des gaz de schiste aux États-Unis, ils sont deux à trois fois moins chers qu’ils ne le sont dans nos contrées européennes. Cela conduit à ne pas pouvoir rentabiliser ou donner des marges au raffinage dans l’ensemble du continent européen, et pas seulement en France.

Pour autant, nous avons essayé de limiter les fermetures de raffineries, et nous y sommes parvenus, après avoir perdu Pétroplus, en Haute-Normandie – près de Rouen et du Havre – et, récemment, LyondellBasell, tandis qu’en Lorraine, Carling a également été touché. Ce sont des coups toujours difficiles à encaisser.

Les représentants des professions pétrolières nous disent qu’il n’est plus possible de continuer comme cela, à tel point que le conseil national de l’industrie a rendu un avis unanime – du MEDEF à la CGT en passant par toutes les organisations syndicales et professionnelles – sur les orientations liées à la transition énergétique. Je vous invite à vous y reporter.

Ces raffineries, on nous démontre qu’elles ne seraient rentables que si nous réinvestissions dans des outils de production à hauteur d’un demi-milliard pour ne pas dire d’un milliard, ce qu’il est très difficile de faire sachant que les pays émergents préfèrent investir leurs milliards chez eux.

Nous avons fait le tour de la Méditerranée, du Moyen-Orient, et j’ai moi-même rendu visite aux dirigeants des grandes compagnies internationales du pétrole. Ils m’ont dit que le raffinage, sur notre sol, n’est pas rentable en l’état des cours ou, en tout cas, insuffisamment, au point qu’ils préfèrent investir ailleurs.

Voilà pourquoi nous avons élaboré une stratégie et demandé à Total de ne plus prendre de décision de fermeture.

En outre, nous avons obligé les raffineries qui ferment à réindustrialiser et à dépolluer les sites. Tel est, monsieur le député, le tarif syndical, si j’ose dire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion