Intervention de Nathalie Nieson

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Nieson :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avant de parler du budget et de la mission « Sécurité civile », je souhaite, au nom du groupe socialiste, saluer le courage de tous les pompiers professionnels et volontaires qui assurent, au quotidien, la sécurité des Français et sauvent des vies, souvent au péril de la leur, comme nous le rappelle le drame de Digne-les-Bains. Au nom de mes collègues, je veux rendre hommage au sergent Michaël Baghioni, sapeur-pompier professionnel, et à Yann Siméoni, sapeur-pompier volontaire, tous deux décédés le 3 novembre dernier alors qu'ils tentaient de maîtriser un incendie. En ce moment de deuil, nous pensons aussi à l'ensemble des sapeurs-pompiers décédés en service commandé, à leurs familles, ainsi qu'à celles et ceux, qui, au cours des multiples interventions, ont été atteints dans leur chair ou psychologiquement.

La sécurité civile est un pan entier de la sécurité des Français. À ce titre, elle doit faire partie de vos priorités politiques.

Jamais la demande sociale de secours n'a été aussi importante. Jamais, les situations de graves crises mettant en danger nos concitoyens n'ont été aussi nombreuses. Dans ce contexte, les Français attendent de nous de l'efficacité pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité, mais aussi pour des secours rapides et efficients, afin d'être protégés au mieux en cas d'accident ou de catastrophe.

Notre pays possède une organisation performante en matière de sécurité civile et de gestion des crises. Cette organisation permet d'assurer plus de 4 millions d'interventions par an avec un très bon rapport coût-efficacité, grâce à notre modèle original, fondé sur la complémentarité entre 200 000 sapeurs-pompiers volontaires et 50 000 professionnels et militaires, répartis dans 7 300 casernes. La force de notre organisation réside aussi dans la compétence partagée en l'État et les collectivités territoriales. Cette complémentarité permet à nos sapeurs-pompiers de passer très rapidement du secours de proximité qui fait leur quotidien à la gestion des crises les plus exceptionnelles.

Monsieur le ministre, à travers votre action et vos choix budgétaires, vous êtes chargé de maintenir les capacités opérationnelles de l'État et de préserver les conditions dans lesquelles les sapeurs-pompiers assurent leurs missions. Vous avez dû faire des choix difficiles dans un contexte budgétaire contraint connu de tous.

D'une manière générale, ce budget pour 2013 prévoit une forte évolution des crédits de paiement pour la période 2013-2015, ce qui traduit une véritable montée en puissance du soutien de l'État.

Pour 2013, vous avez clairement fait le choix de maintenir en condition opérationnelle les moyens aériens de lutte contre les feux de forêt et de secours. Vous avez obtenu que la maintenance des avions et des hélicoptères soit intégralement financée l'an prochain et disposerez à cet effet de 13 millions de plus qu'en 2012.

L'amélioration de la qualité du réseau de transmission des SDIS constitue aussi une priorité pour vous. Nous vous rejoignons en ce sens. Pour accélérer le déploiement opérationnel du réseau ANTARES, vous avez décidé de réaliser une nouvelle tranche de travaux de près de 18 millions d'euros entre 2013 et 2015. Ces crédits ont été priorisés dans le projet de loi de finances pour 2013, s'ajoutant ainsi aux 4 millions d'euros déjà engagés depuis votre arrivée.

Les moyens aériens, le déminage, les formations militaires de la sécurité civile continueront à être associés, lorsque ce sera nécessaire, aux efforts menés localement puisque vous préférez avec justesse un État présent lors des coups durs, un État solidaire plutôt qu'un saupoudrage d'aides ou de subventions peu signifiantes.

Monsieur le ministre, dans cette période budgétaire difficile, chacun sait que, dorénavant, vous demanderez que la réflexion ne porte plus sur le dépenser plus, mais sur le dépenser mieux. Il faudra éviter les redondances, mutualiser certains moyens et planifier les investissements entre départements. Il deviendra ainsi nécessaire de mettre en place des outils d'analyse des risques et d'intervention dans une logique de bassins de vie et non dans les limites administratives d'un département.

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