Le directeur général ne m'a rapporté aucune difficulté tenant à la qualité de ses ressources humaines même s'il est sans doute toujours possible de faire mieux en la matière, par exemple en nous assurant la collaboration d'un plus grand nombre de spécialistes de langues rares. Et si le service - mais c'est à lui qu'il vous faut vous adresser - a pu par le passé rencontrer d'éventuels problèmes de recrutement sur telle ou telle qualification, ceux-ci n'ont jamais été insurmontables comme le prouve notamment la qualité du travail effectué par les services en Afghanistan, en Somalie ou en Libye. Ils oeuvrent certes dans l'ombre, comme le rappelait M. Folliot, mais ils oeuvrent efficacement.
Notre programme d'invitations est un peu à l'image de celui qui est mis en place au sein du ministère des Affaires étrangères. Doté de 150 000 euros, il ne nous permet de faire venir en France une quinzaine de personnes chaque année de toutes origines, de collaborateurs de membres éminents du Congrès des États-Unis, des personnalités de pays membres de l'OTAN, des leaders d'opinion, tous intéressés par les affaires de défense. Nous sommes à même de les accueillir pendant trois ou quatre jours dans de très bonnes conditions et sur la base d'un programme sur mesure. La force de ce programme réside en effet en ce que tout le monde joue le jeu, des cabinets ministériels à la Présidence de la République. Les conseillers de la Présidence, quelle qu'elle ait été, ont d'ailleurs toujours tenu à le perpétuer. Au bout de trois ou quatre ans, nous disposons d'un petit portefeuille d'une soixantaine de personnes dont certaines se sont révélées rapidement, des paris réussis à la faveur d'une formation ultérieure sur des postes de première importance. Bien entendu, cela suppose de maintenir les contacts et requiert à toutes les phases le soutien de nos postes diplomatiques – mais, pour le moment en tout cas, celui-ci nous semble plutôt acquis.
L'augmentation de la dotation de l'action 71 va en grande partie au système Osiris, base de données dédiée à l'étude des relations Sud-Sud, que nous avons mise en place avec la Compagnie européenne d'intelligence stratégique (CEIS). Son accès n'est évidemment pas public mais, si vous êtes intéressés, je serai heureux de vous accueillir pour une démonstration. En partenariat avec la CEIS, la DAS utilise ainsi depuis trois ans un certain nombre de capteurs pour le traitement automatisé de 250 à 300 médias des pays du Sud, ce qui nous permet de disposer de données, d'histogrammes et de référentiels facilitant l'analyse des relations internationales – par exemple entre l'Argentine et l'Inde ou la Chine. Nous parvenons ainsi à définir un certain nombre de tendances lourdes et ces résultats, qui peuvent être très étonnants, constituent autant d'aides à la décision. Les services de renseignements sont évidemment les plus gros consommateurs mais il est tout à fait symptomatique que le ministère des Affaires étrangères s'intéresse désormais de près à cet outil. Le développement de cette base de données coûte assez cher mais l'investissement vaut la peine : nous n'avons pas encore pris toute la mesure de ce que nous pouvons en attendre !
La recherche amont n'a rien à voir avec la recherche fondamentale : elle relève tout entière de la recherche appliquée. Dans le domaine nucléaire, elle porte par exemple sur la pénétration des têtes, sur les matériaux ou sur des améliorations techniques. Le maintien d'une enveloppe de 700 millions exigeant déjà un effort de tous les instants, il est difficile de sortir de ce cadre.