Intervention de Michel Miraillet

Réunion du 23 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques du ministère de la défense :

Nous ne sommes qu'au début de l'automne : les arbres sont encore verts !

Le ministre de la défense, conformément aux choix faits par le Président de la République, a souhaité que l'Europe de la défense soit relancée alors que l'idée tendait à disparaître des priorités gouvernementales depuis la présidence française de l'Union européenne. Les leçons tirées du conflit libyen, la réforme des structures de commandement de l'OTAN et les bénéfices que nous avons pu en retirer nous conduisent à réaffirmer notre plein engagement dans l'Alliance mais, en même temps, nous avons la conviction qu'aucune initiative en faveur de cette Europe de la défense n'est à attendre de nos principaux partenaires et qu'il nous appartient donc de prendre de nouvelles initiatives. Dans cet esprit et s'agissant de Weimar plus, la France devrait réunir le 15 novembre prochain à Paris les ministres des affaires étrangères et de la défense des 5 pays. Il est probable qu'un texte dont la nature reste encore à définir sera publié à cette occasion afin de relancer notre ambition commune.

Pourquoi « Weimar plus » ? Le format a connu une actualité particulière dans le contexte d'une opposition entre d'une part, le ministre des Affaires étrangères britannique et, d'autre part les ministres français, allemand et polonais sur le dossier du quartier général opérationnel (OHQ). Cette structure, qui était un moyen d'appuyer la présidence polonaise de l'Union, nous avons pensé que lui adjoindre les Espagnols et les Italiens était un bon moyen d'afficher une masse critique susceptible de rallier sur la question de la relance de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) d'autres nations européennes, comme la Suède ou la Finlande. Ces deux derniers pays, comme l'Italie étant aujourd'hui des promoteurs fervents de la relance européenne même s'il ne faut pas se faire d'illusion sur les moyens que tous ces partenaires peuvent aujourd'hui consacrer à un tel projet. Quant aux Britanniques, dont les réticences vous sont bien connues, c'est une politique de transparence qui est suivie à leur égard.

Le schéma « Weimar plus » tiendra le temps qu'il tiendra, mais il pourrait permettre d'agréger d'autres nations comme la Finlande et la Suède qui est fondamentalement intéressée au développement des opérations européennes. L'objectif est de créer une « masse centrale ». Même si, je le répète, nous ne nourrissons pas de faux espoirs sur la volonté de certains de vos partenaires.

Les initiatives trouvent également une illustration dans le domaine des capacités. J'en veux pour exemple le lancement avec les Allemands et les Néerlandais d'une initiative portant sur l'acquisition et l'emploi de ravitailleurs

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