Intervention de Michel Miraillet

Réunion du 23 octobre 2012 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques du ministère de la défense :

Nous entretenons 42 dialogues dits stratégiques de toutes matières dont les niveaux et les interlocuteurs diffèrent grandement : on peut distinguer les dialogues officiels, avec des institutions étatiques – c'est le Track I – et ceux qui sont menés, dans le cadre du Track II, avec des instituts de recherche tels que, chez nous, la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) ou l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et, aux États-Unis, le Center for Strategic and International Studies (CSIS). D'anciens fonctionnaires ou des fonctionnaires en activité ainsi que des chercheurs qualifiés participent à ces forums. Au niveau officiel, des dialogues stratégiques existent également avec des directeurs politiques « Défense » et « Affaires étrangères », par exemple, avec les États-Unis ou le Brésil.

S'agissant, des "Track II", et pour vous donner quelques exemples, nous entretenons des relations suivies avec le CSIS américain dans le cadre d'un remarquable exercice sur les politiques nucléaires de défense et les proliférations. Avec Israël, Singapour, le Brésil ou l'Inde, nos dialogues sont intenses mais là encore reflètent, s'agissant des enceintes, les particularités des organisations. Notre dialogue stratégique avec Israël juxtapose ainsi les directeurs stratégiques des ministères de la défense, mais aussi un exercice annuel avec l'Institute for National Security Studies (INSS), l'ancien Jaffee Center, largement composé de hauts représentants du renseignement militaire israélien ainsi que de chercheurs renommés. Ces contacts sont précieux pour évaluer les positions de nos partenaires.

Récemment, nos rapports se sont intensifiés avec les pays d'Asie du sud-est, ainsi qu'avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Comparativement à ce qu'elles étaient vers 1995, nos discussions avec ces deux derniers pays sont d'une proximité et d'une qualité que peu soupçonnent, s'agissant par exemple de l'analyse du dossier afghan, de la place de l'Inde, dans les futures architectures de sécurité, de l'évolution du « vortex » pakistanais, de l'OTAN et de l'évolution du partenaire américain.

Ces dialogues font partie intégrante du travail de ma délégation. Nous subventionnons naturellement certains Track II pour des montants limités (entre 20 000 et 30 000 euros).

J'ajoute que, dans certains de ces exercices, participent des représentants de la cellule diplomatique de la Présidence de la République, du Quai d'Orsay et du ministère de la défense au sens large – en y comprenant donc la DAS, l'état-major des armées et la DGSE. Ces rendez-vous, réguliers sans être pour autant institutionnalisés, constituent ainsi un outil politico-militaire tout à fait bénéfique à l'ensemble de nos institutions respectives.

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