Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Manuel Valls, ministre de l'intérieur :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des lois, mesdames et messieurs les députés, nous examinons les crédits qui seront consacrés en 2013 à l'une des premières priorités du Gouvernement – nombre d'entre vous l'ont souligné, notamment dans la majorité : la sécurité des Français sous toutes ses formes.

Nos concitoyens éprouvent un besoin essentiel en matière de sécurité, face à l'insécurité économique, face à l'insécurité dont il est ici plus particulièrement question – la violence, la délinquance –, mais aussi face à une forme d'insécurité identitaire, culturelle, tant il est vrai que des repères ont été perdus – M. Larrivé a évoqué une rupture en matière d'autorité ; et, si elle est incontestable, cette rupture n'a pas eu lieu il y a six mois : c'est une crise profonde que notre société traverse.

Nous débattons de la sécurité, de la paix et de l'ordre publics, à travers l'action de la police et de la gendarmerie nationales pour garantir la protection des personnes et des biens. Nous débattons de la sécurité civile, indispensable dans la prévention et la gestion des crises les plus graves, celles au cours desquelles tout le monde se tourne légitimement vers l'État. L'État ! Il y a, face à ces crises, une demande de protection et d'État, et pas uniquement dans notre pays : qu'on songe seulement à la tempête qui a touché la côte Est des États-Unis. On perçoit dès lors que le rôle de l'État est essentiel.

Je voudrais à cet instant, comme beaucoup d'entre vous, avoir une pensée particulière pour les deux sapeurs-pompiers, un professionnel et un jeune volontaire, qui ont payé de leur vie, samedi dernier, leur engagement au service des autres. Je leur rendrai hommage demain à Digne-les-Bains – l'hommage de la nation.

Dans un moment de crise, il faut souligner combien l'engagement de dizaines de milliers d'hommes, de femmes, de jeunes, montre qu'il y a des ressorts de générosité dans notre société, de dévouement au service de l'intérêt général.

La sécurité routière, enfin, autre composante de ce budget, permet de sauver des milliers de vies. Pour la première fois cette année, ce programme budgétaire rejoint complètement le périmètre du ministère de l'intérieur.

Vous le savez, les attentes des Français en la matière sont grandes, à la mesure de leurs inquiétudes, souvent de leurs angoisses. Cette attente et cette demande de présence de l'État, je les connais, je les entends comme vous en me rendant sur le terrain. Je veux, nous voulons y apporter des solutions cohérentes et durables.

Le Président de la République s'est engagé fortement au cours de la campagne électorale, au printemps dernier. Il a placé la sécurité, avec l'emploi, la jeunesse et l'école, au premier plan de ses engagements. Et le présent budget y contribue en donnant aux forces de sécurité les moyens des ambitions que je leur assigne, tout en participant, parce que c'est indispensable, à l'effort national de rétablissement de nos comptes publics.

Police et gendarmerie restent des métiers avant tout humains. La présence physique sur le terrain, au bon endroit, au bon moment, est primordiale – primordiale pour tranquilliser, dissuader, prévenir, intervenir, interpeller : autant de voies qui permettent d'obtenir des résultats ; autant de voies qu'il faut conjuguer et non opposer. J'ai eu l'occasion de l'affirmer à cette tribune quand j'étais député de l'opposition, puis devant la commission des lois en tant que ministre.

Nous essayons de sortir de débats caricaturaux…

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