Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Manuel Valls, ministre de l'intérieur :

Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problèmes déontologiques au sein de la police ou de la gendarmerie. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problèmes dans la relation entre les forces de l'ordre et les citoyens. Il y a eu en effet, depuis des années, une forme d'hystérisation de la question de la sécurité. En outre, l'abandon de l'idée de proximité de la police fut une faute. Je n'évoque pas ici la police de proximité, nous avons eu ce débat à de très nombreuses reprises. Expérimentale, coûteuse, elle a sans doute été trop rapidement mise en oeuvre, dans un contexte d'augmentation du nombre des violences sur les personnes qui dure depuis trente ans et qui n'a pas cessé au cours de ces dix dernières années.

Cependant, l'idée de police de proximité, très ancienne, est défendue par tous les spécialistes de la question. Selon cette idée, tout simplement, pour que la police soit efficace, elle doit être au contact de la réalité et des citoyens. Or l'abandon brutal de cette politique a sonné comme la volonté de ne pas voir le policier ou le gendarme dans ce rapport avec les citoyens. D'où les critiques qu'on entend de la part de citoyens, d'associations ou d'élus qui nous disent : « On ne voit plus les policiers, on ne voit plus les gendarmes comme on les voyait avant. »

Il faut donc oeuvrer à la fidélisation des forces sur le terrain. Il faut avant tout mettre les policiers et les gendarmes en contact avec les citoyens, parce qu'une police qu'on connaît est plus efficace, parce qu'une police qu'on respecte est plus efficace, parce que, enfin, une police ou une gendarmerie respectueuse des citoyens est, elle aussi, plus efficace.

Il faut donner les moyens de cette protection aux policiers et aux gendarmes, et c'est ce que nous sommes en train de faire, en nous inspirant notamment des conclusions du rapport Guyomar. Depuis cinq ans, une politique de diminution des effectifs de policiers et de gendarmes a été mise en oeuvre, et ce sont 10 700 emplois qui ont été supprimés depuis 2007 .

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