Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 6 novembre 2012 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Sécurité sécurité civile

Manuel Valls, ministre de l'intérieur :

Comme l'a souligné M. Blazy, le gouvernement précédent avait programmé 3 200 suppressions d'emplois supplémentaires en 2013. Alors, mesdames et messieurs de l'opposition, ne faites pas semblant ! Le changement et la rupture, par rapport au budget précédent, ce ne sont pas uniquement les postes de policiers et de gendarmes que nous allons créer, et sur lesquels je reviendrai dans un instant, mais aussi ces 3 200 postes qui devaient être supprimés, et que nous conservons, parce que nous pensons que la sécurité est une priorité pour nos compatriotes. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.) Or, sans effectifs suffisants, nous ne pouvons agir efficacement dans un domaine où, je le répète, le facteur humain reste majeur.

La baisse des effectifs, depuis 2007, a eu un fort impact négatif sur l'organisation et la qualité du travail des forces de l'ordre, alors que de nouvelles formes de délinquance sont apparues et que la violence a progressé dans notre société.

Je veux que les choses soient bien claires : je ne suis pas de ceux qui considèrent que la réponse à tous nos problèmes de sécurité réside dans la seule augmentation des effectifs. Nous avons d'ailleurs eu ce débat avec l'un de mes prédécesseurs, monsieur Brice Hortefeux, au moment de la présentation de la LOPPSI 2. On voyait bien qu'il était dans une position difficile, puisqu'il nous proposait de nouvelles technologies et de nouvelles techniques pour essayer de répondre à ce qu'on lui imposait, à savoir la mise en oeuvre drastique et brutale de la RGPP, c'est-à-dire la diminution des effectifs.

Je ne suis donc pas de ce ceux qui considèrent que la réponse à tous nos problèmes de sécurité passe par les effectifs ; nous sommes évidemment d'abord comptables de la façon dont les effectifs existants sont employés. J'en dirai un mot quand j'évoquerai les zones de sécurité prioritaires et les redéploiements entre police et gendarmerie. Mais je veux le dire avec force : après ces années de baisse – très contradictoire, d'ailleurs, avec les choix de 2002, 2003 et 2004 –, en 2013, tous les départs en retraite seront remplacés dans la police et la gendarmerie, nombre pour nombre. Tous les gardiens de la paix et les sous-officiers de gendarmerie seront remplacés par des fonctionnaires et militaires des mêmes corps.

Ça, c'est un engagement. Ça, c'est concret. Et ça aussi, c'est une rupture par rapport au budget précédent !

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