Ce projet de budget du programme « Diplomatie culturelle et d'influence » pour 2013, qui s'élève à 665 millions d'euros, est quasiment stable par rapport à 2012. Les normes de réduction des dépenses ont été appliquées de façon différenciée, certains secteurs étant épargnés, les autres incités à développer leurs ressources propres.
Ce budget respecte les priorités du Président de la République et du gouvernement, contribuant à la défense des intérêts de la France et des Français dans un cadre budgétaire très contraint – crise oblige. Dans ce cadre, nous nous réjouissons notamment des priorités affichées, telles que l'augmentation des moyens consacrés à l'enseignement du français à l'étranger et la préservation d'instruments d'attractivité fondamentaux, comme les bourses d'études et les missions d'expertise.
Le choix de préserver les crédits d'aide sociale pour les familles et les Français de l'étranger en difficulté, ainsi que la réforme du système d'aide à la scolarité, qui révèle un souci affirmé de justice sociale, nous convient parfaitement.
Afin d'appuyer cette orientation, le groupe écologiste a déposé un amendement pour accroître l'effort prévu et étendre le système de bourses à un plus grand nombre de familles modestes ou de classes moyennes.
Nous avons déposé un autre amendement, visant à renforcer le budget alloué à la coopération culturelle et la promotion du français. Notre réseau d'enseignement du français à l'étranger doit continuer à promouvoir la diffusion de notre langue et a besoin, pour ce faire, de fonds propres garantissant son indépendance. La complexe situation du lycée franco-qatari de Doha en est la preuve : le conseil d'administration, présidé par le procureur général de l'État du Qatar, influence directement le contenu pédagogique, notamment en ajoutant un enseignement religieux au programme. Ce programme, comme tous ceux de l'enseignement public français, aurait normalement dû être validé par l'éducation nationale française.
En ce qui concerne la diplomatie, la place des femmes au sein du réseau diplomatique français pose question, particulièrement au niveau des postes les plus élevés. Le ministre des affaires étrangères nous a signalé en commission élargie, le 24 octobre dernier, qu'il avait fixé un objectif de 40 % de femmes parmi les renouvellements d'ambassadeurs. Nous saluons la prise en compte du problème que pose une représentation largement masculine. Le choix d'un quota de recrutement féminin est une solution adaptée. Cependant, l'objectif de 40 % nous semble insuffisant pour compenser le grave déficit actuel. Lorsque la moitié de nos ambassadeurs auront été remplacés, le quota mis en place n'aura porté qu'à 27 % le pourcentage de femmes ambassadeurs. En outre, le ministre des affaires étrangères nous a confié qu'il était difficile de trouver des candidates correspondant aux critères requis Nous l'invitons donc chaleureusement à mettre en place, au sein de ses services, les conditions nécessaires favorisant l'émergence de telles candidates. Il serait en effet regrettable que sa louable ambition de féminiser la représentation diplomatique à son plus haut niveau échoue par manque de féminisation des échelons inférieurs.
Enfin, je partage tout à fait la réflexion de Mme Claudine Schmid sur l'accueil des étudiants étrangers en France. Je souhaiterais insister sur le développement du multilinguisme quand les pays qui nous entourent développent des masters et des doctorats en anglais, et encourager nos étudiants à la mobilité. De fait, certaines bourses destinées à permettre aux étudiants de se déplacer, de suivre des stages ou d'étudier à l'étranger ne sont pas utilisées. C'est regrettable, si l'on veut accroître l'attrait de la langue française et de la culture française.
En conclusion, nous remercions notre collègue Claudine Schmid et nous la félicitons pour la qualité du travail qu'elle a accompli. Mais contrairement à elle, le groupe Écologiste votera les crédits du programme « Diplomatie culturelle et d'influence ».