Intervention de Guénhaël Huet

Réunion du 6 novembre 2012 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuénhaël Huet :

Le groupe UMP aurait pu soutenir le dithyrambe de M. Boutih en faveur du monde associatif sans le pessimisme dont il a parfois fait montre. Un certain nombre d'élus peuvent témoigner ici même qu'il existe fort heureusement des associations qui vivent bien et qui prennent toute leur place sur les territoires urbains ou ruraux. Ce n'est pas en noircissant le tableau que l'on règlera les problèmes.

Lundi dernier, en commission élargie, la ministre a notamment fait part de deux priorités : la jeunesse – elle a évoqué, en particulier, la montée en charge du service civique – ainsi que le sport pour tous. Elle a également indiqué que ce projet de budget était à la fois ambitieux et réaliste. Or, une analyse objective montre le grand décalage qui existe entre les intentions affichées et les réalités budgétaires.

Cela est vrai pour le programme « Jeunesse et vie associative ». Les crédits, en effet, sont stables, l'augmentation annoncée par M. le rapporteur pour avis et M. Pascal Deguilhem s'expliquant par un transfert de fonds de 15 millions d'euros. À périmètre constant, les crédits budgétaires sont les mêmes qu'en 2012 en n'augmentant en fait que de 0,2 %. En passant de 13,3 à 12,7 millions, les crédits de l'action « Développement de la vie associative » sont en légère baisse ; ceux de l'action « Actions en faveur de la jeunesse et de l'éducation populaire » passent de 78 à 73 millions, ce qui représente une baisse de 6,8 %. Si les crédits du programme « Jeunesse et vie associative » se maintiennent c'est très largement, contrairement à ce qui vient d'être dit, en raison de l'envolée spectaculaire – même si elle est utile – du développement du service civique.

En ce qui concerne le programme « Sport », la situation est encore plus grave. Avec 232 millions d'euros, les crédits diminuent de plus de 9 % et, si l'on retire la réserve parlementaire, de 5 % par rapport à 2012. Je signale, en particulier, la baisse importante des crédits déconcentrés, qui aura bien entendu des répercussions négatives sur les régions, les départements, les communautés de communes, les communes, lesquels devront trouver de l'argent afin de se substituer à l'État. Mme la ministre s'est inquiétée des inégalités territoriales en matière d'accès au sport : la diminution de ces crédits n'est sans doute pas la meilleure manière d'y remédier.

Le monde sportif est très inquiet quant à la retraite des sportifs de haut niveau. La majorité précédente avait souhaité que des trimestres de cotisations soient pris en charge pour des sportifs qui ont consacré leur vie au sport de haut niveau et, donc, à la renommée de notre pays. Cette mesure devait être financée au titre de la solidarité nationale mais elle le sera en fait par les sportifs eux-mêmes puisque son coût est estimé à six millions et que les crédits alloués aux fédérations sportives au titre des conventions d'objectifs et de moyens baissent quant à eux de 5,5 millions. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) l'a d'ailleurs dit clairement : c'est le monde sportif qui finance cette avancée pourtant intéressante.

Je salue enfin la continuité de l'action du ministère en matière de lutte contre le dopage et, en particulier, celle de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Il me semblerait toutefois utile que, dans ce domaine, les différents sports soient traités de façon égale et que l'on ne se focalise pas sur les plus médiatiques d'entre eux.

Malheureusement, ce budget n'est ni ambitieux, ni réaliste. À bien des égards, il est en repli par rapport à ce qui a été accompli pendant des années. Le groupe UMP ne le votera donc pas.

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