Intervention de Sophie Dessus

Réunion du 6 novembre 2012 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Dessus :

À vous entendre, monsieur le rapporteur pour avis, vous avez une très grande connaissance du monde associatif, dont vous nous avez parlé avec passion et conviction. Pour en être issue, tout comme vous, j'ai apprécié cela. Toutefois, vous semblez avoir une perception erronée du monde rural. Un article dans la presse, où vous expliquiez combien le monde rural pouvait être déprimant et terrible, m'avait déjà donné l'occasion de vous proposer une initiation au monde rural en Corrèze, puisque c'était le département que vous visiez. Or, une fois encore, vous venez de faire des jeunes ruraux un portrait sidérant. Je tiens à vous rassurer : non, ils ne sont ni oisifs, ni délinquants, ni drogués ; au pire, ils sont un peu éméchés lors des troisièmes mi-temps de rugby – pour cela, on n'a pas encore trouvé de solution.

La ville de 3 200 habitants dont je m'occupe compte plus de cinquante associations, c'est dire la force et la richesse du monde associatif. Élus et acteurs du monde associatif travaillent main dans la main. D'ailleurs, ayant acquis dans ce milieu l'esprit citoyen, la plupart des bénévoles acceptent, un jour ou l'autre, de devenir conseillers municipaux, élus du monde rural.

Ne créons pas de problème là où il n'y en a pas : il n'y a pas de problème entre droite et gauche. L'intérêt général guide les actions, conformément à l'enseignement de la merveilleuse école du monde associatif. En revanche, ce monde mérite, comme vous l'avez proposé, de la reconnaissance. Bien qu'elle soit un peu coûteuse, votre proposition, si elle était acceptée, aurait le mérite d'encourager et de rendre plus attractif le bénévolat dont le vivier diminue comme peau de chagrin.

J'ose une suggestion dont j'espère qu'elle ne va pas trop fâcher. Dans le monde associatif rural, la réserve parlementaire était essentielle et très attendue. Je comprends parfaitement qu'elle ne représente pas grand-chose en milieu urbain, mais en milieu rural, ces petites sommes sont très importantes pour le budget des petites associations. Dès lors, pourquoi ne pas envisager un transfert de la réserve bénéficiant au milieu urbain vers celle dévolue au milieu rural ? Je suis sûre que nos associations seraient preneuses.

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