L’objet avoué était de renforcer la répression de la délinquance des mineurs en entretenant l’illusion que la crainte d’une sanction plus forte suffirait, comme par magie, à dissuader des adolescents déstructurés de passer à l’acte. La justice des mineurs doit rester une justice de la continuité, menée par des professionnels – juges des enfants, éducateurs, avocats souvent spécialisés. Ces professionnels apportent des solutions et offrent des repères aux mineurs en prenant en compte leur évolution. Ils ne se contentent pas d’apporter une réponse ponctuelle à un passage à l’acte.
C’est une étrange manière de faire participer la société au jugement de ses enfants que d’avoir imaginé démanteler une justice de qualité où l’on s’efforce de donner la parole à tous, mineurs, familles, victimes, éducateurs, procureurs et défense, et d’allier pédagogie et sanction.
C’est pourquoi, personnellement, je soutiens la suppression totalement justifiée de cette formation de jugement.