Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique. Alcatel-Lucent emploie 72 000 salariés dans le monde, dont plus de 8 000 en France. Après avoir annoncé 900 suppressions de postes à l’automne 2013, l’équipementier a revu à la baisse son plan social en janvier : 700 postes sont désormais concernés, les résultats de l’entreprise s’étant nettement améliorés. A l’époque, j’avais alerté le ministre du redressement productif, qui avait obtenu la révision du nombre de postes supprimés.
La fermeture du site de Colomiers, deuxième ville du département après Toulouse, située dans ma circonscription, est programmée pour novembre 2014, soit dans cinq mois. Soixante-dix postes doivent être transférés à Nozay et six à Lannion ; 24 doivent être supprimés.
Pour les 36 salariés employés dans la division cyber-sécurité de Colomiers, un projet de partenariat est envisagé avec Thales Services Toulouse, sans que rien ne soit effectif à ce jour. Quant aux 60 autres salariés du site, aucune proposition n’a été encore communiquée. Des discussions seraient en cours, mais là encore, rien n’est arrêté.
Depuis de longs mois, les salariés dénoncent des mesures d’accompagnement, dans le cadre du plan social, insuffisantes. Dans leur grande majorité, ils refusent d’être mutés et jugent insuffisante l’indemnité de licenciement proposée, qui s’élève à 10 000 euros. En outre, ils demandent la prise en charge financière des formations pendant une période suffisamment longue, afin de gagner en compétences et se réorienter. Ces propositions ont été refusées.
Ce refus est très regrettable, quand on sait que ces licenciements sont, pour une grande part, l’aboutissement d’erreurs stratégiques lourdes dont les salariés ne sont pas responsables, commises par les prédécesseurs du P.-D.G. actuel, sans doute partis avec des indemnités bien supérieures à celles qui sont aujourd’hui demandées.
Je compte sur le volontarisme politique affiché du ministre ainsi que sur son pouvoir de persuasion auprès du P.-D.G. actuel, d’autant que l’entreprise connaît aujourd’hui une situation bien plus favorable que celle en vigueur au moment de la mise en place du plan Shift.