Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, le col de Larche marque la frontière entre les Alpes-de-Haute-Provence, côté français, et l’Italie. L’axe international SS 21-route départementale 900 côté français qu’il dessert relie nos deux pays et fait l’objet d’une cogestion entre le conseil général des Alpes-de-Haute-Provence et l’ANAS, l’agence gouvernementale en charge de la gestion de cette route nationale côté italien. Une convention prévoit notamment en son article 3 que « toutes les dispositions administratives et opérationnelles nécessaires doivent être prises pour réaliser les fermetures, comme les réouvertures, dans les délais les plus brefs possibles afin de garantir toutes les conditions de sécurité en période de fort enneigement. »
C’est sur le point précis des délais que je souhaite appeler votre attention. Le conseil général s’applique à respecter scrupuleusement ces conditions afin de garantir la libre circulation des usagers de la route. Ainsi, trente à quarante interventions de déneigement sont déployées pour un hiver moyen. Or malgré cet engagement côté français, le col de Larche connaît des périodes de fermeture abusive du côté italien sans qu’aucune raison n’en soit donnée, paralysant de fait le trafic côté français.
Si je prends l’historique de ces périodes de fermeture totale et prolongée, les deux tiers de ces dernières sont la conséquence de l’inaction côté italien. À titre d’exemple, je citerai le dernier fait en date pendant lequel le col de Larche est resté fermé durant vingt jours à compter du 25 décembre 2013, soit le premier jour des vacances scolaires, alors même que la route départementale 900 côté français, gérée par le département, était entièrement déneigée dès le lendemain, 26 décembre.
Face à cette situation, le conseil général n’a cessé de rappeler à l’ANAS ses obligations quant à la nécessité de procéder en cas de blocage neigeux ou autres à la réouverture de la SS 21 dans les meilleurs délais.
La vallée de l’Ubaye connaît une importante activité économique générée par les stations de ski. Or celle-ci est très fortement pénalisée par ces fermetures intempestives, empêchant tout développement côté italien. Cette situation plonge les habitants, les commerçants, les entreprises de la vallée de l’Ubaye dans état de fragilité économique difficilement soutenable. L’inertie – il n’y a pas d’autre mot – des services italiens perturbe les échanges internationaux, qu’il s’agisse des commerçants privés des touristes, perdant jusqu’à 40 % de leur chiffre d’affaires, des transporteurs, réduits à l’impossibilité de mener à bien leur activité, ou les habitants qui en subissent les répercussions.
Monsieur le secrétaire d’État, les activités dans les zones de montagne impliquent une attention particulière à ce qui pourrait s’apparenter à un blocus de fait, côté italien, et cela n’est pas acceptable. La rigueur de l’hiver ne saurait justifier une rigueur économique dans la vallée. Aussi, face à cette impasse, j’en appelle à votre intervention pour « dégeler » – c’est le cas de le dire – la situation du côté italien afin de faire appliquer les dispositions communes entre les deux gestionnaires, cela pour garantir l’intérêt général des habitants, des commerçants et des entreprises de cette vallée importante dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.