Intervention de Monique Rabin

Séance en hémicycle du 10 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Projet de réserve naturelle régionale de l'estuaire de la loire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Rabin :

Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur le projet de réserve naturelle nationale de l’estuaire de la Loire.

Ce projet, aux contours non définis, a été introduit en 2010 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’environnement, contre l’avis de la plupart des élus, des professionnels, des usagers, du monde associatif et syndical, et sans la population. Cette proposition semble ne répondre à aucun impératif technique, la Loire-Atlantique comptant 25 000 hectares de zones humides en réserve dont une réserve naturelle nationale, celle de Grand-Lieu, plusieurs réserves naturelles régionales et le parc naturel régional de Brière.

L’estuaire de la Loire est déjà protégé par de nombreuses règles françaises et européennes qui favorisent la flore et la faune. Les comptages effectués par Wetlands International et le rapport de l’ONCFS montrent que les protections mises en place sont efficaces. Les citoyens qui ne comprennent pas, à juste titre, le bien-fondé d’une réserve supplémentaire, ont le vif sentiment qu’ils pâtissent du besoin de mesures compensatoires, comme les gages éventuels au transfert de l’aéroport, ou pour le comblement de la vasière de Méan. Le préfet a initié un remarquable travail de fond, autour du « Pacte Estuaire » avec les principales associations et services concernés, mais force est de constater que pour la plupart d’entre elles, la conclusion ne saurait être l’institution d’une réserve naturelle.

Soucieux de concilier économie et écologie, le conseil régional et le conseil général travaillent de concert à un parc naturel régional, orientation qui recueille l’assentiment de nombreux habitants, d’une majorité d’élus et du monde économique.

Porté par la région, l’objectif sera de veiller aux équilibres et de s’inscrire dans un projet de développement durable au sens large, permettant le développement économique dans ce secteur et préservant la possibilité à long terme d’un franchissement nouveau sur le fleuve.

La Basse Loire, depuis plus d’un siècle, a plusieurs usages : écologiques, certes – ne dit-on pas que la Loire est le dernier fleuve sauvage d’Europe ? – , mais c’est aussi, avec le port de Saint-Nazaire et demain le développement éolien offshore, le poumon économique de la région. Les usagers ont su de tout temps faire respecter le cadre naturel exceptionnel de l’estuaire. Il faut leur faire confiance, ainsi qu’aux collectivités territoriales. J’en appelle à Mme la ministre de l’’écologie pour revenir sur ce projet de réserve.

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