Intervention de Marylise Lebranchu

Séance en hémicycle du 10 juin 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Allongement des délais de présentation du permis de conduire

Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique :

Sachez en tout cas que s’agissant du permis, la situation préoccupe le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.

Le délai de passage à l’épreuve pratique de l’examen du permis de conduire ainsi que le délai entre deux présentations dépendent de plusieurs facteurs, dont le taux de réussite des établissements d’enseignement de la conduite. Le secrétariat général de la modernisation de l’action publique a ainsi mis en ligne un certain nombre d’éléments qui permettent aux jeunes et aux moins jeunes de voir où et comment on réussit le mieux. Ces délais dépendent aussi du nombre de candidats présentés pour la première fois par l’école de conduite et du nombre d’inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière, dont vous dites qu’il est insuffisant. Chaque établissement se voit attribuer des places, en fonction de son activité, et choisit les candidats qu’il présente ; voilà déjà un petit problème auquel nous devons accorder une attention particulière. Les délais d’attente des candidats découlent souvent de cette décision – je ne dis pas qu’un certain nombre d’établissements d’enseignement de la conduite présenteraient des candidats dont la réussite n’est pas assurée, je ne veux même pas le penser.

Par ailleurs, cette méthode d’attribution est complétée par plusieurs dispositifs, comme système d’entraide national appelé « réserve nationale » qui favorise des renforts d’inspecteurs ou la mise en place d’examens supplémentaires en soirée ou le samedi ; j’espère que ces dispositifs s’appliquent dans votre département, monsieur le député.

En dépit de toutes ces mesures, le délai d’attente reste de 98 jours en moyenne. Dans le département du Morbihan, inférieur à la moyenne nationale, il s’établit à 80 jours. En région Basse-Normandie, il est de 89 jours. En ce qui concerne les effectifs des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière du département de la Manche, la valeur cible pour l’année 2014 est de dix équivalents temps plein travaillés. À ce jour, la vacance s’élève à 0,7 % d’ETP ; ce n’est pas beaucoup mais c’est peut-être suffisant pour allonger le délai.

Le ministre est conscient de la nécessité d’ouvrir une réflexion globale sur la question des places d’examen au permis de conduire. Il a demandé à la présidente de la commission de la commission jeunes et éducation routière du Conseil national de la sécurité routière de mener à partir de l’automne 2013 une large concertation auprès de tous les interlocuteurs concernés – responsables d’écoles de conduite, usagers, inspecteurs – et de présenter un plan d’action vraiment efficace.

Une série de mesures dites d’urgence a été présentée en séance plénière du CNSR le 29 novembre dernier et immédiatement mise en oeuvre. Ces mesures sont destinées principalement à générer une offre de places supplémentaires : recrutement en 2014 de vingt-cinq inspecteurs, octroi d’une enveloppe de 60 000 examens supplémentaires en 2014, système de renforts d’inspecteurs pour compenser les inégalités territoriales. Elles doivent également permettre un meilleur fonctionnement du dispositif, avec une démarche d’harmonisation des pratiques d’évaluation des inspecteurs en examen B, et la promotion de différentes formes de conduite accompagnée. Enfin, l’information et la concertation doivent être améliorées au sein des instances nationales et départementales dédiées à l’attribution des places d’examen.

Des préconisations du groupe de travail concernant les mesures structurelles ont été remises au ministre de l’intérieur le 22 avril. Elles sont en cours d’expertise et ont vocation à alimenter la réflexion sur la réforme du permis de conduire récemment annoncée par le Président de la République. Nous vous tiendrons au courant et nous vous indiquerons les mesures définitivement arrêtées à l’issue de cette expertise. De nombreux parlementaires et d’élus, monsieur le député, posent la même question que vous, et ils ont raison.

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