…voilà que tout à coup on décrète l’urgence en imposant le temps programmé. Pourquoi ? Est-ce parce que, entre-temps, devaient se tenir des élections municipales et européennes et qu’il était préférable de ne pas prendre le risque de davantage exaspérer les Français par une loi qui signifie ni plus, ni moins que la fin de l’efficacité de la justice répressive et l’arrivée des beaux jours pour la criminalité la plus endurcie ?
Force est de constater que ce projet de loi est né aux forceps, alors qu’il est censé résulter d’une conférence dite de consensus ! Tout au long de son élaboration, on a assisté à des affrontements au sein même de votre majorité et même à un acharnement thérapeutique avant qu’il n’aboutisse sur le bureau de notre Assemblée.
Qui ne se souvient, en effet, du bras de fer homérique qui devait vous opposer, madame la ministre, à Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, lequel avait juré ses grands dieux que la gauche en avait pourtant fini avec l’angélisme ?
Mais c’était sans compter sur votre détermination et la préoccupation que vous manifestez à l’endroit des délinquants plutôt que des victimes.