Intervention de Benoît Hamon

Séance en hémicycle du 10 juin 2014 à 15h00
Questions au ministre de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche

Benoît Hamon, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Madame la députée, votre question fait écho aux préoccupations de bon nombre d’élus en milieu rural confrontés, en raison d’une carte scolaire vivante qui s’adapte à la démographie scolaire, au traumatisme qu’est parfois la fermeture d’une classe, quand ce n’est pas la fermeture d’une école. Il est particulièrement frappant, sur un dossier comme celui-ci, de constater que lorsque ces effectifs, ces postes d’enseignants quittent le territoire rural pour aller là où on en a le plus besoin, c’est-à-dire là où la démographie scolaire et le nombre d’enfants augmentent, l’ouverture d’une classe est vécue comme normale et naturelle et ne fait l’objet d’aucun commentaire puisqu’elle est la conséquence de l’augmentation de la démographie scolaire, alors que la fermeture d’une classe, même justifiée par une baisse sensible du nombre d’enfants scolarisés, crée des traumatismes – traumatismes que le Gouvernement veut prendre en compte. En effet, les territoires ruraux étant aussi l’objet de phénomènes de désertification économique, de départ ou d’exode de certains services publics, l’impact de la fermeture d’une classe peut être très grand sur le déplacement et la migration des familles, sur le développement du commerce et sur l’avenir de ces territoires.

Permettez-moi cependant de vous rappeler certains chiffres qui illustrent la nécessité d’agir avec équité : les territoires ruraux, en dépit de ce que je viens de dire, ne sont pas les oubliés de l’éducation nationale. Globalement, les académies rurales bénéficient d’un taux d’encadrement nettement plus favorable dans le rapport professeur-élèves que les académies à dominante urbaine. Pour prendre un exemple, ce ratio pour Clermont-Ferrand s’établit à 5,68 contre 5,01 à Lyon : cela montre que le ratio est plus favorable dans les académies à dominante rurale que dans les académies à dominante urbaine.

À l’intérieur des académies, les départements ruraux ont également des taux d’encadrement nettement plus favorables que les départements à dominante urbaine : ainsi, dans l’académie de Toulouse, la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne, qui gagnent plusieurs centaines d’élèves, ont un taux d’encadrement très faible, justifiant l’attention du Gouvernement à l’endroit de ces départements.

Je compléterai ma réponse plus tard car je constate que je dépasse mon temps de parole. Je précise toutefois qu’il existe une expérimentation dans le département du Cantal. Sous certaines conditions que je préciserai ultérieurement, j’envisage de reproduire ailleurs cette expérimentation, sous réserve de l’engagement des élus locaux sur le moyen et le long terme, qui me semble tout à fait déterminant.

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