Monsieur le ministre, le numérique s’impose comme une filière incontournable du développement économique. Vous en avez d’ailleurs fait l’une de vos cinq priorités stratégiques en matière d’investissements d’avenir.
Des consultations ont été lancées afin d’évaluer l’opportunité d’utiliser l’open data dans le domaine de la santé. Cela aurait un effet bénéfique, à plusieurs titres. En termes scientifiques, d’abord, les chercheurs disposeraient ainsi de banques de données beaucoup plus riches, alimentées et consultées par les centres de recherche et permettant de dynamiser la recherche et d’intensifier les échanges entre experts.
Ensuite, ce serait un véritable levier économique, surtout en termes de compétitivité. Ainsi, les États-Unis ont lancé voici quelques années un programme de recherche de séquençage du génome humain qui a donné lieu à un investissement de l’État, aux côtés de laboratoires, de 4 milliards d’euros, et qui a généré un chiffre d’affaires de 67 milliards d’euros pour l’économie américaine tout en permettant de créer plus de 300 000 emplois.
L’innovation technologique qu’est l’open data constitue donc incontestablement une véritable chance en matière de développement. D’autres pays européens comme la Suède ou le Royaume-Uni en explorent d’ailleurs les possibilités.
L’open data, monsieur le ministre, nous offre en outre l’occasion d’améliorer notre système de santé publique, sur lequel on s’interroge, mais aussi de mieux prévenir les maladies et de renforcer la connaissance du comportement des patients. L’accès aux données récoltées par l’assurance maladie, très riches et, à mon sens, encore insuffisamment utilisées, permettrait encore d’améliorer la qualité des soins, de perfectionner le pilotage de notre système de santé, d’en réduire le coût et, peut-être, d’éviter des dysfonctionnements tels que celui du Mediator que nous avons connu récemment.
Ma question est donc simple, monsieur le ministre : quelle est votre feuille de route en la matière, puisque vous avez fait du numérique un plan stratégique ? L’État explorera-t-il dans les prochaines semaines la piste de l’utilisation de l’open data dans le domaine de la santé ?