Monsieur le ministre, avec Marie-Anne Chapdelaine et Hervé Pellois, je souhaiterais vous interpeller sur le sort de l’usine PSA Peugeot Citroën de La Janais, dont le ralentissement de la production a des conséquences importantes sur les sous-traitants du bassin d’emploi. Ces derniers représentent près d’une dizaine de milliers d’emplois, dont un nombre conséquent dans ma circonscription. Notons d’ailleurs que l’impact des restructurations récentes a été plus important pour les sous-traitants les moins bien identifiés, surtout les PME et les TPE, que pour ceux qui avaient une relation plus directe avec l’usine.
Je relaye aussi l’inquiétude des salariés de l’usine PSA et de ses sous-traitants qui se demandent comment trouver des activités temporaires d’ici à la production d’un nouveau véhicule, prévue pour 2016, alors qu’une demi-équipe vient d’être supprimée ce mois-ci. Les salariés croient pourtant dans le projet sur lequel la direction de PSA s’est engagée à cet horizon : ils demandent seulement à disposer de garanties à long terme.
Or, avec mes collègues parlementaires, nous avons été surpris d’entendre certains propos tenus par M. Carlos Tavares, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, lors de son audition le 21 mai dernier par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il a en effet déclaré ceci : « Le coût d’approvisionnement de l’usine, excentrée à l’ouest du pays par rapport à notre bassin d’approvisionnement, plutôt centré dans l’est, n’est pas du tout compétitif. Il nous faut ensemble trouver des solutions astucieuses de pontage logistique qui permette de ne pas pénaliser cette usine ».
De ce fait, M. Tavares pose notamment le problème de la périphéricité, qui a une incidence sur la compétitivité du site de La Janais, pourtant loin d’être à la pointe bretonne.
Il faudra donc, avec les différents acteurs, veiller au maintien de cette compétitivité afin de garantir l’emploi à Rennes et dans tout son bassin d’activité. Rappelons que c’est avec la décentralisation du groupe PSA, intervenue dans les années soixante, que l’industrie automobile est devenue très importante pour la vitalité de nos territoires ruraux.
Monsieur le ministre, on connaît votre combat contre les délocalisations d’usines françaises à l’étranger. Des inquiétudes se profilent aujourd’hui contre des recentralisations de l’activité industrielle, au sein du territoire français. Comme le disait M. Tavares, il nous faut trouver des solutions qui permettent de ne pas pénaliser les usines éloignées des centres de consommation et de production. Dès lors, monsieur le ministre, comptez-vous agir, de concert avec nos fleurons industriels, dont fait partie PSA Peugeot Citroën, afin d’assurer leur présence sur l’ensemble des territoires, excentrés ou pas ?