Madame la députée Jacqueline Maquet, je vous remercie de votre question sur la papeterie de Stora Enso à Corbehem dans le Pas-de-Calais. Avec l’aide de la commissaire au redressement productif de votre région, Mme Buisine, qui a réalisé un excellent travail dans ce dossier, comme dans d’autres, et dont je tiens à saluer les efforts, une exclusivité de négociation a pu être signée le 22 mai dernier entre le repreneur français, Valpaco, et Stora Enso. Il s’agit maintenant de trouver l’accord définitif avec Stora Enso en vue d’une cession effective avant la fin juin, date de la fin de l’exclusivité.
Notre stratégie sur le territoire national est d’être méthodiques, de ne rien laisser au hasard, d’être présents au contact des partenaires et de travailler au sauvetage d’outils industriels.
Tous les salariés savent que l’on ne peut pas toujours tout sauver et que lorsqu’une entreprise est en difficulté, il faut faire des sacrifices.
Quelle est notre méthode ? Nous mettons tous les acteurs autour de la table. Nous disons aux banquiers de prendre leurs pertes ; aux actionnaires de bien vouloir, comme ils n’ont pas été bons, laisser entrer un repreneur qui fera le nécessaire à leur place ; aux dirigeants, s’ils ont 78 ans, qu’il est peut-être temps de laisser la place aux jeunes ; aux salariés et aux syndicats que l’on s’en excuse mais qu’il n’est pas possible de reprendre tout le monde, que l’essentiel est que l’outil de travail reparte, après quoi il sera peut-être possible de réembaucher – cela est arrivé dans plusieurs cas en de nombreux endroits de France.
Dans le Centre, le commissaire au redressement productif a ainsi permis de trouver une solution pour la Faïencerie de Gien, dans laquelle non seulement la totalité des salariés seront repris mais aussi des emplois seront créés d’ici à 2018. En Franche-Comté, dans le territoire de Belfort, une entreprise de cinquante salariés vient d’être sauvée à Bavilliers. C’est la preuve que lorsqu’on se bat, qu’on s’organise, qu’on discute, que l’État est présent et que chacun lui fait confiance, on arrive à trouver des solutions concrètes pour chaque entreprise.
Le bilan est le suivant : dans les 1 572 dossiers traités par les commissaires au redressement productif et la cellule Restructurations de mon cabinet, sur 226 843 emplois menacés, 197 304 ont pu être préservés. Bien sûr, il ne s’agit là que des dossiers dont nous avons été saisis. Il y a tout le reste de l’économie. Mais pour nous cela est important. Ce sont des savoir-faire, des technologies, des brevets, et au-delà l’avenir de territoires, qui peuvent être préservés.