Intervention de Arnaud Montebourg

Séance en hémicycle du 10 juin 2014 à 15h00
Questions au ministre de l'économie du redressement productif et du numérique

Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique :

Madame la députée Frédérique Massat, la filière de l’aluminium est aussi importante que la filière de l’acier. D’ailleurs, en vingt ans, sur le sol européen, dix-neuf usines de fabrication d’aluminium européen ont fermé. Pourquoi ? Non pas pour aller dans les pays low cost, mais dans des pays où l’État est en mesure d’accorder des prix de l’énergie compétitifs à ses industries : je veux parler de la Russie, du Canada et de l’Australie. Voilà où a déménagé l’industrie de l’aluminium.

C’est donc bien une des faiblesses de la vision de la Commission européenne que de pourchasser indûment des aides d’État, d’une façon qui se retourne contre les Européens et leurs capacités productives.

Qu’avons-nous fait dans le dossier Saint-Jean-de-Maurienne, qui est le berceau de l’aluminium français, auquel est associé le nom de Paul Héroult, au début du siècle précédent ? Nous avons d’abord organisé la reprise selon un nouveau modèle économique : l’allemand Trimet a repris cette entreprise et rouvert des lignes de production. Il est en train d’embaucher 50 personnes, dans une usine qui compte 500 salariés. Nous avons donc réussi, non seulement à sauver l’aluminium français, mais, plus encore, à le redéployer et à le faire croître à nouveau.

S’agissant de Constellium, vous avez évoqué l’usine Sabart à Tarascon-sur-Ariège, mais il y a également le site d’Ussel. Une entreprise du groupe a annoncé d’importants investissements à Neuf-Brisach – il en va de même à Issoire –, ce qui va bénéficier à la filière et aux territoires concernés.

Ainsi, on réinvestit en France dans l’aluminium et sa transformation primaire et secondaire. De surcroît, il est intéressant de noter que la Banque publique d’investissement est au rendez-vous et est montée au capital pour accompagner ces investissements. Un mouvement fort est donc engagé.

Il reste évidemment, comme vous l’évoquiez, les pourparlers qui ont lieu avec les fonds d’investissement s’agissant de l’avenir des sites de Sabart et d’Ussel.

Madame la députée, ce qui se passe sur le site de Tarascon-sur-Ariège comme sur les autres sites nous préoccupe, nous intéresse et nous motive. Nous allons donc faire preuve de la même attitude que pour les autres sites, car l’aluminium est, à nos yeux, stratégique.

Je vois qu’en un an et demi, nous avons progressé, reconstitué nos forces et que l’on s’est remis à investir. En d’autres termes, la France a un avenir dans son aluminium et a placé une partie de son avenir dans ces industries. On continue donc le combat à vos côtés s’agissant de Tarascon-sur-Ariège.

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