Monsieur le ministre, vous le savez bien, le moral des chefs d’entreprise est au plus bas. Après avoir visé les auto-entrepreneurs, les artisans, les cédants d’entreprises et les repreneurs, voilà que vous vous en prenez aux chambres de commerce et d’industrie, à leurs 5 000 élus chefs d’entreprise bénévoles et à leurs 26 000 collaborateurs.
L’an dernier, vous aviez déjà imposé aux CCI un traitement de choc en réduisant leurs ressources de 20 %, soit un effort sans commune mesure avec celui qui était demandé aux autres acteurs publics. Aujourd’hui, nous apprenons que vous envisagez de réduire à nouveau leurs ressources de 30 % d’ici à 2017.
Avec un tel traitement, n’est-ce pas la mort des CCI qui est programmée ? En effet, ne pensez-vous pas que s’attaquer aux CCI revient à s’attaquer au premier réseau d’accompagnement à la création d’entreprise et au deuxième formateur de France derrière l’éducation nationale ?
Quand vous asphyxiez financièrement les CCI, ce sont des milliers de collaborateurs fortement investis pour l’intérêt général qui risquent de se retrouver au chômage. Quand vous asphyxiez financièrement les CCI, ce sont des dizaines d’aéroports, de ports et d’équipements utiles que vous menacez de fermeture, ce qui amplifie la désertification des territoires. Quand vous asphyxiez financièrement les CCI, c’est l’appareil de formation ultra-performant qu’elles portent que vous mettez en péril ; c’est moins d’apprentis, moins de demandeurs d’emploi formés et réintégrés dans l’emploi, moins de salariés reconvertis. Quand vous asphyxiez financièrement les CCI, vous provoquez la démobilisation des chefs d’entreprise engagés bénévolement pour le développement économique de leur territoire.
Monsieur le ministre, si vous voulez réellement vous appuyer sur les chefs d’entreprise pour retrouver la croissance et gagner la bataille de l’emploi, faites confiance aux chambres de commerce et d’industrie.