Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du 11 juin 2014 à 15h00
Impact de la réduction progressive du temps de travail — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, madame la présidente de la commission des affaires sociales, mes chers collègues, la réduction progressive du temps de travail est intimement liée au progrès technique, qui permet de véritables gains de productivité, améliore et facilite les conditions de travail. Elle est également liée au progrès économique, car elle permet une utilisation optimisée du temps de travail. Enfin, elle favorise le progrès social, car elle conduit à un meilleur équilibre et à une nouvelle répartition entre le temps de travail, le temps pour soi et la vie en collectivité.

Cette évolution s’est lentement dessinée, à la faveur des grandes mutations économiques et technologiques, mais aussi grâce aux luttes des salariés, qui ont contribué à forger notre modèle social. Ainsi, en un siècle, le temps de travail aura été divisé par deux.

Fait sans précédent, la réduction du temps de travail prévue par la loi du 13 juin 1998 ne répondait pas seulement à un objectif de cohésion sociale : le partage du temps de travail devait également enrayer la hausse du chômage, créer des emplois, de la richesse, et relancer la croissance.

La réduction du temps de travail, notamment le passage aux trente-cinq heures, poursuivait des objectifs ambitieux, qui affectaient autant la vie professionnelle que la vie privée et se traduisaient par une mutation profonde de notre société.

Ceci explique que, seize années après le vote d’une loi qui a inspiré les jugements les plus sévères, les trente-cinq heures demeurent la référence en matière de durée légale du travail, en dépit d’une alternance et d’aménagements importants décidés par les majorités successives.

La réflexion à laquelle vous convie le groupe UDI dépasse, comme toujours, les clivages partisans et les oppositions de principe. Nous ne voulons pas d’une énième foire d’empoigne : nous n’avons de comptes à régler ni avec l’histoire, ni avec quelque gouvernement que ce soit.

Si nous proposons aujourd’hui d’évaluer, dans un esprit constructif, l’impact de la réduction du temps de travail, notamment le passage aux trente-cinq heures, ce n’est que pour une seule raison : nous sommes inquiets de l’état d’urgence absolue dans lequel se trouve la France et de la montée continue du chômage.

Cette situation inquiète et désespère les nombreux Français, tant salariés qu’employeurs, qui attendent de nous des propositions raisonnables, objectives, réfléchies, qui viennent de loin. Le Gouvernement actuel doit pouvoir disposer des outils permettant d’offrir une nouvelle perspective et de renforcer le dialogue social entre les employeurs et leurs collaborateurs, dans la lignée de l’accord national interprofessionnel, l’ANI, soutenu par le groupe UDI.

Nous invitons donc l’ensemble des groupes parlementaires à une réflexion globale et leur proposons d’évaluer l’application concrète de la réduction du temps de travail dans tous les secteurs d’activité : industriel, commercial, services, ou sphère publique. Cette réflexion doit être menée dans un cadre apaisé, dans un esprit d’opposition constructive tel que le groupe UDI le conçoit.

Je profite de cette occasion pour rendre hommage aux porte-parole de l’ensemble des groupes politiques…

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