Grâce aux collectivités d'outre-mer, la France possède le deuxième domaine maritime mondial. J'appelle votre attention sur la situation du Conservatoire botanique de Mascarin, à la Réunion, agréé comme conservatoire botanique national en 1993 et promu, en 2000, « Centre permanent d'initiatives pour l'environnement ».
Régi par le statut associatif, ce conservatoire est la seule instance agréée en milieu tropical de tout l'outre-mer français. Il couvre un territoire très vaste, qui comprend, outre la Réunion, Mayotte et les îles Éparses. Il fait désormais référence en termes de connaissances et de conservation de la flore sauvage et des habitats naturels : son expertise est reconnue internationalement. Le conservatoire, qui a permis à la Réunion d'être classée en 2010 au patrimoine mondial de l'Unesco, procure également son appui technique et scientifique à d'autres collectivités, comme le département de la Guadeloupe.
Chargé de la conservation de 1 842 espèces, dont 812 espèces endémiques de ses territoires d'agrément, il porte notamment la responsabilité de sauvegarder 195 espèces végétales endémiques en danger d'extinction. À titre de comparaison, les dix conservatoires botaniques nationaux de la métropole, qui disposent de vingt fois plus de ressources humaines, portent la responsabilité de seulement 92 espèces.
Malgré son organisation et sa gestion rigoureuses, l'association fait face à des difficultés financières. Nous ne pouvons nous permettre de perdre cet outil précieux, qui contribue à la sauvegarde de notre patrimoine. Une manière de lui offrir un statut pérenne serait de l'intégrer à l'Agence française pour la biodiversité.